20 ans avec mon chat
de Mayumi Inaba

critiqué par Jfp, le 13 mai 2021
(La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans)


La note:  étoiles
mon chat et moi ou moi et mon chat ?
Je suis perplexe après la lecture de ce court roman d’une poétesse fort prisée et primée au Japon. Si les poèmes qui parsèment agréablement le récit sont d’une qualité exceptionnelle (au vu de ce qu’en a fait la traductrice), le récit lui-même ressemble plus à un exercice de style qu’à un réel témoignage d’une vie vécue en commun entre un humain et un animal domestique. Pauvre Mî, petite sauvageonne recueillie par un couple de tokyoïtes, qui vécut plusieurs années dans un environnement où elle pouvait librement vivre sa vie de jeune félin, puis se trouva, une fois le couple séparé, enfermée dans l’univers confiné d’un tout petit appartement au quatrième étage d’un immeuble sans saveur. Pauvre Mî, dont la vieillesse fut une longue souffrance, entre les bras de cette maîtresse qui ne sait pas qu’il existe des vétérinaires et surtout n’a pas voulu lui épargner la honte d’une fin de vie infiniment douloureuse. Mais il fallait bien de la matière pour écrire ce roman, profondément narcissique, qui dépeint sous un faux jour l’attachement que l’on peut avoir pour un petit animal avec lequel se tissent tout au long de sa vie des liens affectifs réciproques. Je suis sans doute passé à côté de certaines qualités de ce roman, qui résonne peut-être différemment pour un lecteur japonais…