Du Guesclin
de Thierry Lassabatère

critiqué par Page , le 31 janvier 2020
(Rennes - 36 ans)


La note:  étoiles
" Le courage donne ce que la beauté refuse" (devise de du Guesclin)
Cet ouvrage est sorti, dans une collection plus luxueuse, en 2015. Le Breton Bertrand du Guesclin se mit au service du roi de France, et dans les rivalités pour la gouvernance du duché il soutint Charles de Blois contre son rival Jean de Montfort un allié des Anglais. De ce fait, ses deux statues successives à Broons (son village de naissance) ont trois fois été l’objet d’un attentat dans les années 1970 et 1980, une époque où un certain nationalisme breton, plus ou moins manipulé par un ministre de l’Intérieur, n’hésitait pas à se manifester.

Ce héros est vite rentré par contre dans le panthéon des héros français et n’en est jamais sorti. Le trouvère Cuvelier, dans les années qui suivent sa mort, a écrit sur ses exploits une Chanson de 23000 vers. Thierry Lassabatère nous conte, avec moult détails, la vie du Dogue noir de Brocéliande ; ceci pouvant d’ailleurs être allusion à son visage très ingrat. On doit à ce dernier entre autre la reprise de territoires dont les Anglais s’étaient emparés après la signature du traité de Brétigny et une expédition en Navarre qui permit d’entraîner là, pour s’y faire tuer, les hommes des Grandes Compagnies, qui pillaient la France.

Si on apprécie beaucoup l’index exhaustif des noms de personnes, en matière des noms de lieux on s’est limité aux villes actuellement chefs-lieux de département. "Quand on fait un plaisir, on le fait en entier", me souffle cet habitant de Moncontour ; en effet ce village poitevin entretient depuis 1372 la mémoire de du Guesclin. Ce fut l’année où le donjon (d’ailleurs bâti par Foulques Nerra) de ce bourg, fut repris aux Anglais à l'issue de quatre jours de siège.