Le dernier hiver du Cid
de Jérôme Garcin

critiqué par Veneziano, le 28 janvier 2020
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
La mort d'une icône du théâtre et du cinéma
Gérard Philipe, ténor de la scène et du grand écran, incarnant les grands héros du théâtre et des romans, est atteint de mystérieux maux d'estomac. La nature de sa pathologie se trouve cancérigène et d'une nature rarissime qui ne connaît pas de traitement probant. Il doit être opéré à court terme, mais est condamné pour un délai à peine plus court.
Cette biographie retrace le récit de la fin anticipée d'une vie atrophiée, pourtant énergique et bouillonnante, les états d'âme de l'intéressé et de son épouse, qui le couve de manière aussi affectueuse que tragique. Peu après son retour à son domicile, rue de Tournon, à Paris, près du Sénat et du jardin du Luxembourg, il est emporté brusquement dans son sommeil, à la mi-journée. L'effroi qui s'ensuit s'avère immense et quasi-planétaire. Originaire de Cannes, il est inhumé à Ramatuelle, près de la maison de famille.

L'hommage paraît touchant de la part de son gendre, journaliste et romancier, l'intention louable, mais la lecture de ce livre (me) met mal à l'aise. Non seulement il relève d'une nature par nature tragique, mais quelque chose d'un peu glauque et de presque voyeuriste naît de cette trame chronologique qui rentre dans un degré de détail qui ne semble pas pleinement nécessaire. Les détails de la pathologie et des impressions des protagonistes d'heure à heure ne relèvent pas tous de l'indispensable, là où les détails de sa vie et les réactions à l'annonce de sa disparition aurait pu être un plus justifié.

Mais cela reste un hommage vibrant et sincère.