La Geste des Chevaliers Dragons T25 - La Guerre des ombres
de Ange (Scénario), Stefano Martino (Dessin)

critiqué par Shelton, le 16 janvier 2020
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Un bien bel album mais sans dragon...
Lors du prochain festival d’Angoulême, nous allons avoir la chance d’interviewer un dessinateur italien, Stefano Martino, dont les albums sont plutôt tous des réussites graphiques. Pour préparer cette rencontre, j’en ai profité pour relire ce matin le tome 25 de la Geste des Chevaliers Dragons…

Pour ceux qui ne connaissent pas la Geste, il faut quand même préciser quelques éléments. Les scénaristes, Ange, soit Anne et Gérard, ont créé un monde particulier au départ très éloigné de nos sociétés modernes, pensez donc il y a encore des dragons, mais au final qui nous interroge en continu sur nos vies, nos choix, nos réactions… D’ailleurs, que sont ces dragons en réalité ? Pourquoi ne peuvent-ils être combattus que par un ordre quasi monastique composé de femmes vierges ?

Dans chaque album qui correspond en fait à une période de l’histoire de cette société, on nous raconte un épisode et le dessin est le fruit d’un dessinateur. On peut lire ces albums comme des one-shots (histoire complète et cohérente) mais on peut aussi avoir une lecture suivie et, là, les auteurs nous ont créé une chronologie car les albums ne sont pas sortis dans l’ordre du plus ancien au plus proche… Dernière remarque préalable, dans chaque album, ou presque, il y a un beau combat des chevaliers Dragons contre le dragon, un dragon qui change d’album en album, permettant à tous les dessinateurs de s’éclater un peu…

Mais, dans ce tome 25, celui dessiné par Stefano Martino, pas de dragon ! Bon, il y a quand même quelques scènes spectaculaires, mais le grand absent, c’est bien le dragon. Heureusement, il y a bien assez d’éléments narratifs pour que le dessinateur montre sans conteste l’étendue de ses talents…

Cet album va traiter de plusieurs sujets, plusieurs thèmes, et on pourrait résumer sans trop simplifier, qu’il s’agit de réfléchir sur les mécanismes de la fidélité en politique : pourquoi on reste fidèle à un chef ? Est-ce parce que l’on en a peur ? Parce qu’il y a une confiance qui s’est établie et si oui qu’est-ce qui crée cette confiance, qu’est-ce qui peut la détruire…

L’Ordre des Chevaliers Dragons s’est scindé en deux sous l’action de la rebelle Amarelle. Il y a dorénavant celles d’Orient, les méchantes, celles d’Occident, les bonnes. La grande matriarche d’Occident lance la guerre avec ses meilleures chevaliers ! Ce sera donc la guerre des « ombres »… Une guerre avec espionnage, trahisons, assassinats…

Ah, j’ai oublié de vous dire que les « ombres » sont des combattantes plus violentes et moins nobles que les Chevaliers Dragons… Attention les yeux !

Au final, le trait et la narration graphique de Stefano Martino réjouissent l’œil du lecteur et mettent en valeur un scénario solide qui permet de consolider cette geste que définitivement j’apprécie beaucoup… Que voulez-vous, on ne se refait pas, j’aime beaucoup de genre fantastique !

Reste à savoir si le dessinateur fascinera ou pas mes étudiants mais c’est une autre histoire que vous pourrez découvrir dans quelques jours…