Arcadie
de Emmanuelle Bayamack-Tam

critiqué par Pacmann, le 14 octobre 2021
(Tamise - 59 ans)


La note:  étoiles
Vagabondages d'un jeune être dans un univers libertaire
Mais qu’est-ce Arcadie?

C'est le petit nom du leader, soit un certain Arcady qui est à la tête d'une communauté utopique portant le nom de Liberty house, située dans le sud de la France, dans une zone blanche, soit où les ondes électromagnétiques ne sont pas présentes.

De l'extérieur, cela ressemble à une secte, mais personne n’est retenu de force et tout le monde peut aller et venir sans contrainte.

Farah, qui y est arrivée très jeune avec ses parents, est la véritable héroïne de ce roman et la narratrice. Elle est au départ une adolescente au physique ingrat qui veut perdre sa virginité avec Arcady, quinquagénaire très dynamique et viril. Autour de ce duo vivent les autres membres tous hauts en couleur à la moyenne d'âge élevée.

Farah va notamment tenter d’aider un jeune migrant en s’opposant à l’opinion des membres de la communauté de Liberty House mais aussi trouver un certain réconfort dans les bras de Mor, une jeune lesbienne avec qui elle va faire des projets d’évasion dès lors qu’elle est à la recherche de sa propre identité, voire de son propre genre.

La fin va basculer vers un drame assez prévisible et qui cautionne la thèse que Liberty house serait tout de même une forme de secte avec à sa tête un gourou maléfique.

Cette histoire singulière doublée d’une lecture intrigante peut mettre mal à l'aise, notamment par ses passages explicites sur la sexualité.

Si certains thèmes abordés sont intéressants, tels que l'environnement avec ses dérives, l'intersexuation, les migrants, les nouvelles technologies et leur nocivité ainsi que le véganisme, d’autres aspects du récit sont plus discutables, légitimant presque parfois la pédophilie.

Malgré la plume correcte et moderne, cette histoire n’est cependant pas très emballante.