Petits Contes nègres pour les enfants des Blancs
de Blaise Cendrars, Collectif

critiqué par Tistou, le 4 janvier 2020
( - 67 ans)


La note:  étoiles
12 contes
Douze contes dont le Pourquoi personne ne porte plus le caïman pour le mettre à l’eau déjà critiqué dans une version illustrée par un dessinateur. Pas étonnant par ailleurs que ce conte ait été choisi, c’est le meilleur du recueil, celui qui laisse le plus à penser, qui est porté par une espèce de « morale ».
Les autres sont dans l’ensemble plutôt anodins, voire inintéressants.
Sauf quand même Possible –impossible, histoire étrange d’un petit oiseau qui, chassé, tué, mis à cuire, devient un grand oiseau qui va éliminer le chasseur, son entourage, le village … Mais survit un bébé qui demeure inaccessible au grand oiseau et finit par avoir sa peau. Du coup il est reconnu comme roi par la population libérée du grand oiseau prédateur, mais :

»Mais bientôt, il en ressort avec mille et mille compagnons, tous plus brillants les uns que les autres et comme habillés de feu. Ils montent en l’air, ils tourbillonnent au soleil et viennent s’abattre sur le village pour tourmenter les hommes. Ce sont les peuples des mouches, des abeilles, des guêpes et des bourdons qui vivent de rien. Ils sont innombrables.
Leur roi, c’est ce tout petit enfant qui n’a pas encore un an.
On l’appelle le Roi des Orphelins.
Son peuple est le Peuple des Orphelins. »


Sauf également C’est bon, c’est bon. Une histoire d’un coin de forêt mal famé, où il ne faut pas aller. C’est que si tu y coupes du bois, l’écho le répète. Ca parait anodin, dit ainsi, mais Blaise Cendrars fait la démonstration que ça conduit inéluctablement à l’échec et la destruction.

»Depuis, personne n’ose toucher à ce terrain-là. On ne va jamais y chercher du bois, même pas du bois mort pour allumer le feu. La brousse y est épaisse, avec de très grands arbres, et il y a quantité d’hippopotames et de crocodiles. C’est dans un bas-fond. On le voit très bien de la piste des porteurs avant d’arriver au village « Debout ! – Debout ! » tout près du fleuve de « Glouglou-coule-toujours », dans un pays qu’on appelle « l’Echo – l’Echo », tout planté de petite et de grande brousse. »

Au bilan, un Blaise Cendrars africanisé, pour des contes qui évoquent en effet l’Afrique, dans la ligne des contes oraux, mais j’ai eu du mal à retrouver le Blaise Cendrars original.