Les enquêtes de Charlotte et Thomas Pitt, tome 12 : Belgrave Square
de Anne Perry

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 13 juillet 2004
(Montréal - 55 ans)


La note:  étoiles
Meurtre et mondanités
Un polar victorien, le 12e de la série, je crois. L'histoire d'un usurier assassiné qui laisse en héritage une liste de noms qui cause beaucoup d'émoi dans la bourgeoisie anglaise.

L'inspecteur Pitt et sa femme, à leurs façons distinctes, tente d'y voir clair dans ce brouillard de chantage et de société secrète.

Bien qu'il s'agit d'un roman avec de belles qualités, je dois dire que, pour ma part, les longs passages de soirées mondaines et la galerie de personnages qui discutent de potins, m'a plutôt exaspéré par moment. Le récit tourne en rond et est allourdi de ce fait.

Toutefois, la fin totalement innatendue et surprenante permet de sauver les meubles. Un demi-succès. Ceux qui aiment les polars historiques vont peut-être y trouver leur compte.
La puissance du Cercle intérieur 8 étoiles

Voici certainement une des toutes bonnes enquêtes de la série "Pitt"!
Une fois de plus, Anne Perry se plaît à décortiquer la société victorienne et s'attarde cette fois sur le Cercle intérieur, société discrète à vocation philanthropique, dont le but est en réalité de contrôler les rouages de l'Etat. Une société comme on en trouve en Angleterre mais aussi dans d'autres pays et qui ont beaucoup compté au moment de la colonisation et autre domination du Vieux Continent. Anne Perry décrit avec justesse et exactitude le fonctionnement d'une telle société et j'ai apprécié les réactions que cela peut provoquer chez les principaux protagonistes du roman.
La fin change d'autres récits dans lesquels tout se terminait de manière linéaire; il y a ici une véritable grosse surprise qui donne un coup de fouet à ce livre qu'on considère dès lors autrement.

Un petit bémol tout de même concernant la crédibilité de certains passages. Dans ce volume, on dirait qu'Emily et Charlotte reçoivent tout le temps les mêmes personnes aux bals et dîners. Anne Perry se concentre sur les cinq ou six têtes importantes de l'enquête, au point de laisser croire (ce qui est faux, je sais) que l'entourage mondain d'Emily se résume à peau de chargrin et que, vu les dégâts que la fin du livre va provoquer, elle va avoir un fameux boulot pour en reconstituer un dans le cadre de la prochaine aventure. Détail certes mais trop flagrant à mes yeux cette fois.
Pas suffisant toutefois pour m'empêcher d'avoir passé un bon moment en compagnie de ce bouquin!

Sahkti - Genève - 50 ans - 9 août 2008


Une fin plus que surprenante 8 étoiles

Un usurier est retrouvé assassiné dans son bureau, tué d'une décharge de tromblon que l'assassin a chargé d'une munition tout à fait inattendue... Sur le bureau du sinistre personnage, l'inspecteur Pitt, chargé de l'enquête, retrouve deux listes de débiteurs, l'une remplie de noms de pauvres gens mais l'autre affichant trois noms seulement mais des noms appartenant pour l'un d'entre eux à un gentleman appartenant à la plus haute société londonienne. Dès lors, l'inspecteur Pitt n'aura de cesse d'essayer de comprendre pourquoi ces trois noms se sont retrouvés sur cette liste et si l'une de ces trois personnes serait l'assassin de Weems, l'usurier.

Une histoire palpitante qui met en scène des gens appartenant aux diverses couches de la société londonienne. Charlotte et Emily prennent beaucoup de place dans le récit et nous avons droit à de nombreuses réceptions auxquelles assistent plusieurs messieurs appartenant au domaine du droit et du parlementarisme. En effet, le second mari d'Emily a décidé de se présenter à la députation mais il a un rival sérieux qu'il doit combattre. Il est secondé d'une façon admirable par sa femme enceinte de quelques mois. Charlotte assiste à ces réceptions et peut ainsi obtenir de précieux renseignements qui aideront son mari, l'inspecteur Pitt, dans son enquête.

Un épisode de cette série que j'ai beaucoup aimé et qui me fait retrouver les personnages de Charlotte, d'Emily et de Pitt dans leur vie de tous les jours avec ses hauts et ses bas coutumiers. Cette fois, le commissaire Drummond, le patron de Pitt, tient une place importante dans l'histoire et il tombe même amoureux.

La fin est plus que surprenante et tout à fait inattendue. Un vrai coup de théâtre que nous réserve ici Anne Perry dont le talent s'exprime encore une fois pleinement avec ce récit ma foi très réussi.

Dirlandaise - Québec - 69 ans - 25 juillet 2008