Le tueur de temps
de Caleb Carr

critiqué par Nirvana, le 12 juillet 2004
(Bruxelles - 52 ans)


La note:  étoiles
de l'anticipation...terriblement réelle
Caleb Carr quitte ici l'équipe de "l'Aliéniste" et de "l'Ange des Ténèbre", pour nous faire faire un bond de vingt ans dans le futur.
En 2024, dans un monde ravagé par les épidémies (en vue de rentabilité et de profit, les hôpitaux ne respectent plus les règles élémentaires d'hygiène), affaibli économiquement après un krach mondial, et par des guerres généralisées en vue de l'obtention de l'ultime pouvoir: le contrôle des larges zones forestières restantes, car la planète a du mal à respirer....
Gideon Wolfe, psychologue criminel à New York, reçoit des mains de la veuve d'un expert en trucages, assassiné mystérieusement, un disque qui le replonge dans un tragique évènement survenu cinq ans plus tôt: le meurtre du Président des Etats~Unis.
Mais au visage de l'assassin identifié comme un diplomate afghan ( ce qui entraîne la préparation des USA à l'invasion de l'Afghanistan), se substitue l'image d'un inconnu.
Wolfe, cherchant à percer les raisons de cette manipulation de l'information, rencontre bientôt un étrange équipage sillonnant le monde à bord d'un vaisseau spatial, à la poursuite d'une quête bien particulière.
Caleb Carr délaisse cette fois-ci les descriptions de lieux, encore plus de personnages (on a libre champ pour imaginer le héros!) pour nous dresser un triste tableau de ce que pourrait être le monde dans vingt ans: notre mépris pour l'écologie, la course au rendement à court terme, au détriment de beaucoup de valeurs , et la manipulation de l'information au profit de quelques puissances pourraient causer bien des désastres... qui malheureusement me semblent pour certains bien enclenchés.

C'est une de mes rares incursions dans le roman d'anticipation, je l'avais surtout choisi pour le nom de l'auteur, et je n'ai malheureusement pas retrouvé le plaisir de lecture et la richesse des détails de ses précédents romans, pourtant le changement de genre aurait pu susciter une écriture tout aussi fouillée.
Par contre, le thème choisi entraîne quand même pas mal de réflexions, surtout quant à la véracité de ce qu'on nous livre comme "Vérité" .
Un futur désormais dépassé 5 étoiles

Il est toujours intéressant de lire ou de regarder une œuvre d'anticipation l'année où l'action est censée se dérouler car cela permet de voir si l'auteur était véritablement visionnaire ou si, au contraire, il s'est retrouvé totalement à côté de la plaque. Dans celui-ci on serait plutôt dans la deuxième catégorie. Alors oui sur certains points, il tape juste ou pas trop loin mais dans l'ensemble les avancées scientifiques ne sont pas poussées à ce point tandis que l'état écologique de notre planète n'en est, peut-être pas pour encore bien longtemps certes, pas encore là. Dans l'absolu ce n'est pas bien grave du moment que l'on a un bon récit mais malheureusement ce dernier n'a pas franchement réussi à me convaincre. En effet, les personnages ne sont pas particulièrement intéressants, Gideon notamment a beau être le personnage principal je l'ai trouvé particulièrement insipide, les secondaires sont souvent prometteurs mais pas assez approfondis à l'exception peut-être de Malcolm tandis que l'on voit bien que le seul personnage féminin qui intervient dans ce livre a été écrit par un homme (un corps de rêve, porte des tenues courtes et évidemment tombe de suite sous le charme de Gideon).

L'intrigue non plus n'est pas des plus palpitante, certaines pistes sont intéressantes mais le déroulement est parfois assez décousu, certains passages sont un peu redondants et de nombreux éléments sont laissés de côté ou inexpliqués. La fin quant à elle est vite pliée et c'est à se demander à quoi bon assister à toutes ces péripéties pour en arriver finalement là.

La science-fiction est un genre qui peut assez vite mal vieillir et ce roman en est donc un bon exemple. Certes les problématiques sur la diffusion de l'information sont pertinentes et font parfois écho à la situation actuelle, notamment ce qui concerne les fake news, mais peut-être aurait-t-il été meilleur pour le récit si l'auteur s'était véritablement focalisé là dessus et avait laissé de côté d'autres sujets. Une lecture qui vaut donc surtout sur le fait que cela est censé se dérouler à notre époque mais qui m'a finalement vite lassé et j'étais bien content d'en arriver à la fin.

Koolasuchus - Laon - 35 ans - 24 août 2024


Mauvais souvenir 1 étoiles

Je crois bien que je ne me suis jamais autant ennuyé en lecture (ah si peut être quand je lisais les romans imposés en 1ère ;))
Bref, une histoire décousue, classique au possible, aussi palpitante qu'un épisode de Julie Lescaut, et surtout un message inintéressant au possible.
J'ai clairement détesté. Etonnant de la part de l'auteur de l'aliéniste qui m'a scotché quant à lui.

El grillo - val d'oise - 51 ans - 11 juin 2008


Se laisse tout juste lire 5 étoiles

Gideon Wolfe, professeur de psychologie criminelle à New York en 2024, se retrouve à manipuler l'histoire avec un groupe de savants de tous horizons. Pris de scrupules, il se terre dans une tribu africaine vivant ancestralement avant un revirement spectaculaire...

Je suis assez d'accord avec tout ce que dit Sarah-Emilie, le thème sous-tendant à l'histoire raconté est séduisant, l'argumentation et surtout le développement que Caleb Carr en fait est raté. Le héros n'est pas crédible, en fait on croirait un premier jet d'une histoire qui n'aurait pas été retravaillée. J'ai de toute façon un peu de mal avec les romans d'anticipation, ici je n'ai pas embarqué dans toutes les invraisemblances et maladresses.

J'ai cependant noté quelques passages qui me rejoignaient tout à fait, comme :

".... Savez-vous pourquoi l'information a fini par dominer notre espèce ? Parce que le cerveau humain l'adore, il joue avec les informations qu'il reçoit, les dispose et les stocke comme un enfant ravi. Mais il déteste les examiner, faire l'effort de les assembler en systèmes intégrés de compréhension. C'est pourtant cet effort qui produit le savoir, Gideon. Le reste n'est que récréatif."

Très vrai !

Cuné - - 57 ans - 10 mars 2005


Où la morale et l'optimisme font bon ménage 7 étoiles

En 2024, Gideon Wolfe, professeur en psychologie criminelle de son état, va de surprise en surprise. Il est confronté à une mascarade médiatique puissante : « quelqu’un » a subtilisé l’image de l’auteur du meurtre du président des Etats-Unis pour le remplacer par un autre visage. Mais dans quel but ? La piste remonte jusqu’à Malcolm Tressalian et sa soeur, Larissa. Etres particuliers aux cheveux argentés et aux capacités mentales hors-normes, qu’est-ce qui guide leurs actes ? Quelles sont leurs motivations ? Et si, dans la foulée qui mène au Bien, on prend le risque du Mal, cela en vaut-il la peine ? L’enfer est pavé de bonnes intentions, n’est-il pas ?

Et voilà l’aspect le plus marquant du livre. Loin de « L’Aliéniste », Caleb Carr distille à travers une histoire accrochante (malgré certaines longueurs) quelques remarques sur la société de consommation et sur la culture de masse. Un tantinet moralisateur parfois, il n’en reste pas moins que ce livre, grâce à sa finale douce et sucrée en bouche, nous porte à espérer un monde meilleur…

Saint-Germain-des-Prés - Liernu - 56 ans - 3 novembre 2004


Une vision presque réaliste de l'avenir!? 6 étoiles

Comment sera le monde dans vingt ans? je veux dire, pas au quotidien mais au niveau géopolitique? Et environnemental? Ce roman pousse assez loin la question et révèle au final une aventure assez rocambolesque mais attachante.
Pour ceux qui ont lu le livre, un événement récent donne encore plus de poids aux extrapolations de Carr http://liberation.fr/page.php/?Article=229181&AG

Brassoad - - 40 ans - 18 août 2004