Ekhö monde miroir T9 - Abidjan-Nairobi Express
de Scotch Arleston (Scénario), Alessandro Barbucci (Dessin)

critiqué par Shelton, le 18 décembre 2019
(Chalon-sur-Saône - 67 ans)


La note:  étoiles
Une très bonne série qui continue son petit bonhomme de chemin...
Je l’ai déjà raconté, mais j’avoue que je ne m’en lasse pas. Il y a quelques années, un de mes fils alors âgé d’une douzaine d’années environ, lisait dans sa chambre et je l’entendais rire… Je ne savais pas ce qu’il lisait, mieux je ne connaissais pas du tout le scénariste de cette série, un certain Arleston, Christophe Arleston… C’est ainsi que Lanfeust est entré chez nous, un personnage qui ne payait pas de mine et qui allait faire des ravages dans le monde de la bande dessinée…

Depuis, bien sûr, grâce à mon fils qui ne lisait pas que ce qu’il trouvait à la maison, Dieu merci, les ouvrages scénarisés par Christophe Arleston se sont bien installés et je suis heureux de l’avoir rencontré, interviewé et même présenté à certains de mes étudiants…

Un jour, j’ai appris qu’une nouvelle série allait arriver avec Christophe Arleston au scénario et Alessandro Barbucci au dessin et je me suis dit que ça allait être une série d’Heroic fantasy de plus… Heureusement, je ne me suis pas contenté de penser cela, j’ai essayé et découvert ainsi une magnifique série, pleine d’humour mais aussi d’humanisme…

Cette série, même si elle a bien un aspect fantastique, est complètement différente des autres séries que Christophe Arleston a pu scénariser dans le genre… Cette fois-ci, on est très loin du Moyen-âge même revisité, on est à l’époque contemporaine… Mais, vous ne le saviez pas, du moins je le suppose, il existe un monde miroir, un univers parallèle, un monde qui n’a pas évolué tout à fait comme le nôtre…

Au départ, deux personnages sont bien dans le nôtre, Fourmille Gratule et Yuri Podrov. Ils ne se connaissent pas, d’ailleurs, mais ils voyagent dans le même avion… Seulement – oui, il y a bien un seulement – le voyage ne va pas se dérouler comme prévu et les deux personnages vont se retrouver dans cet univers, celui qui porte le nom d’Ekhö !

Fourmille a une particularité, un don ou une malédiction, à vous de juger, c’est que parfois elle est comme habitée par un mort, un mort victime d’un crime, et elle ne peut retrouver sa liberté qu’une fois l’affaire résolue… Quant à ce pauvre Yuri qui n’avait rien demandé à personne, il subit beaucoup… mais je ne vous en dis pas plus…

Dans Ekhö, la première chose qui saute aux yeux, c’est qu’il n’y a pas d’électricité ce qui engendre beaucoup de désagréments, du moins au départ. Les transports ne sont donc pas non plus identiques et il est parfois plus facile de voyager en dragon ou sur le dos d’un rhinocéros… Enfin, notre attention est aussi attirée par un petit animal surprenant – et parfois très dangereux – le Preshaun. Les Preshauns sont des régulateurs d’Ekhö et ils boivent beaucoup de thé… c’est même vital pour eux et pour Ekhö…

Dans chaque album – le neuvième vient de sortir – on a une histoire de type policier à découvrir mais aussi une nouvelle ville, une nouvelle région, mais d’Ekhö, pas de notre Terre normale, même si les différences ne sont pas si grosses que cela…

Dans le dernier volume, c’est en Afrique que Fourmille et Yuri se retrouvent… et il s’agit d’une histoire fantastique et naturelle, un peu comme celles que les griots peuvent raconter à l’ombre des grands arbres, quand tout le village écoute avec attention… mais, parfois, que tout cela est bien cruel, enfin surtout quand certains Preshauns perdent leur poil d’un seul coup et meurent de honte !

Le filon est loin d’être éteint et j’ai beaucoup apprécié cet album, Abidjan-Nairobi Express qui révèle qu’Alessandro Barbucci est aussi capable de nous faire voyager en Afrique qu’en Espagne, Italie, Grande-Bretagne, Etats-Unis… C’est à lire et, donc, bonne lecture à tous !