Fripounet et Marisette Tome 9 - L'écho d'enfer
de René Bonnet

critiqué par Fanou03, le 17 décembre 2019
(* - 48 ans)


La note:  étoiles
Quand le Diable danse la capucine !
Fripounet et Marisette était une des séries de bande dessinée phare et de fait une des plus connues du groupe Fleurus, éditeur de périodiques catholique destiné à la jeunesse. L’Écho d’Enfer, paru à l’origine en 1948, plein d’humour et d’action, est un excellent album réédité par Fleurus en 1983 et aux Éditions du Triomphe en 2003.

Fripounet est un jeune garçon de la campagne qui trouve le temps long. Il découvre par hasard avec sa cousine Marisette l’entrée d’une grotte dans le pré où il garde Zéphirine, la vache de son oncle. Aidé par Marius Pascalou, ami de Fripounet et spéléologue amateur, les deux enfants vont explorer la grotte qui se révèle être un des accès aux « Cavernes d’Enfer », un complexe touristico-préhistorique. Il semble qu’il s’y trame des choses étranges, ce qui éveille la curiosité de nos amis...

Le monde troglodyte est au cœur de «L'Écho d’Enfer ». Il est dépeint avec beaucoup d’âme et de force par René Bonnet, de façon assez documentée et précise. C'est un appel à admirer les merveilles géologiques de la Nature et à partir à l’aventure. D’ailleurs l’album s’ouvre sur Fripounet lisant haute voix dans son pré à vache le récit exaltant du roman de Jules Verne « Au Centre de la Terre » ! Le trait de René Bonnet est très lisible et évoque une certaine ligne claire de l’après-guerre. De même les couleurs, saturées, (avec une prédominance pour le rouge, le vert et le jaune) et le texte des dialogues, abondants, sont aussi caractéristiques d’une certaine bande dessiné de l’époque.

Les valeurs portés par «L'Écho d’Enfer » sont l’amitié, la droiture, le courage, ainsi que la défense d’un certain art de vivre rural, corolaire au refus de la "société de consommation". Fripounet et ses amis vont en effet tout faire pour éviter que le complexe touristique des « Cavernes d’Enfer », qui va se révéler être en plus une vaste escroquerie, ne vienne amener des flots de visiteurs dans la région ! Le récit est dynamisé par la drôlerie des péripéties; ainsi que par une galerie de personnages hauts-en-couleur. La composition de René Bonnet est très réussie, certains passages étant très marquants. Je pense notamment au moment où le « Diable » en personne, à la stupéfaction des gérants des « Cavernes d’Enfer » et des touristes, apparaît soudainement dans la « cheminée du Diable » en chantant « Dansons la capucine », moment d’anthologie tout à fait délectable.... l’Écho d’Enfer est décidément une merveilleuse entrée pour découvrir cette série historique qu’est Fripounet et Marisette  !