Hans Hartung : La fabrique du geste
de Odile Burluraux, Annie Claustres, Emanuele Coccia, Collectif, Benoît Decron

critiqué par Veneziano, le 14 décembre 2019
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Un peintre abstrait lyrique
Hans Hartung est un artiste né allemand, naturalisé français, suite à son engagement dans la Légion étrangère pour combattre le nazisme qu'il a fui. Il a commencé sa carrière picturale dans l'entre-deux-guerre, pour éclore à la fin des années 1940, malgré ses difficultés personnelles et l'amputation d'une jambe. Pour sa réouverture à l'automne de 2019, le musée d'Art moderne de la ville de Paris lui consacre une exposition.
Il compose des toiles d'assez grande taille, de plus en plus grande, faite de taches et traits noirs, sur fonds de teintes vives, souvent proches des couleurs primaires. La multiplication de traits striant la toile fait penser à une improvisation, une composition intuitive sans travail préalable, alors que des dessins préparatoires précèdent toujours ses travaux, qu'ils viennent donc dupliquer. Les toiles s'agrandissent, les techniques sont perfectionnées au fil du temps, par des systèmes de projection, des balais à branches. L'artiste souhaite faire état de ses sentiments et intuitions, mais qu'il chiade et étudie, avant de se lancer, pour mieux structurer ses tableaux.
Ce catalogue de rétrospective permet d'investiguer l'évolution de sa peinture, de ses méthodes, de ses relations, avec Soulages, Zao Fou-ki, ses deux épouses, elles-mêmes artistes, notamment, son expérience photographique, les va-et-vient entre sa vie personnelle et son parcours créatif. Il s'avère inventif, et affine ses techniques au fil du temps. Il gagne à être connu, ce beau livre permettant d'en savoir long à son sujet.