La femme est le propre de l'homme, de l'éthologie animale à la nature humaine
de Rolf Schäppi

critiqué par Bolcho, le 10 juillet 2004
(Bruxelles - 76 ans)


La note:  étoiles
Encore du sexe
Mais oui j’en suis sûr, vous vous êtes déjà posé ces questions-là. Pourquoi la reproduction sexuée ? Pourquoi deux sexes seulement ? Pourquoi l’homme partage-t-il avec de nombreux oiseaux le ‘privilège’ (enfin, vous en pensez ce que voulez…) de la monogamie ? Pourquoi avons-nous tendance à choisir comme partenaire quelqu’un qui nous ressemble étrangement (y compris en ce qui concerne la longueur des doigts !) et qui en même temps est très éloigné de nous (évitement de l’inceste) ? Les femmes sont-elles capables de choisir un type rien qu’à l’odeur (oui en quelque sorte, mais ce ne sera pas le même si elles prennent la pilule ou non…) ? Pourquoi les femmes ont-elles la peau plus claire que les hommes ? Pourquoi ont-elles un corps en ‘violoncelle’ ? Pourquoi sont-elles devenues maigres dès qu’il y a eu moyen de se nourrir convenablement (Miss Amérique de 1922 pèse près de 70 kg et celle d’aujourd’hui 50 kg… pour la même taille) ? Pourquoi la période de fécondité de la femme est-elle si bien cachée (y compris à elle-même) alors que les dames chimpanzés, par exemple, arborent de superbes décorations fessières rouges ? Pourquoi les messieurs-dames bonobos consacrent-ils autant de temps à s’envoyer en l’air (et je ne parle pas ici de bonds dans les arbres uniquement) ? Pourquoi les femelles bonobos pratiquent-elles en plus l’homosexualité ? Pourquoi de nombreux primates mâles pratiquent-ils l’infanticide (ce qui provoque jusqu’à 64% de la mortalité dans certains cas) ? Pourquoi la femelle humaine est-elle presque la seule à connaître la ménopause (encore que, chez les mammifères marins…) ? A quoi servent les grands-mères ?

Et pourquoi je vous pose toutes ces questions auxquelles vous ne me répondrez pas ?

Parce que les réponses sont dans ce livre passionnant qui nous fait revisiter l’anthropologie évolutionniste. « De l’éthologie animale à la nature humaine » nous précise le titre. Sur ce site de littéraires purs et durs, on a plutôt tendance à parler de l’âme humaine, ce qui m’a toujours bien fait rigoler. Nous serions donc un peu tous les mêmes ? Peut-être bien. Mais alors, il faut inclure dans le « nous » au minimum les autres primates, sans doute les mammifères marins, et pourquoi pas les autres mammifères, bien sûr les oiseaux et qui sait même les insectes…

Allez, plongez sur ce bouquin : c’est un délice : il parle de sexe à toutes les pages.