Le retour des populismes
de Bertrand Badie

critiqué par Colen8, le 15 novembre 2019
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Comme une déferlante
Culture du chef, repli identitaire de nature nationaliste ou religieuse teinté de xénophobie, souverainisme exacerbé en réaction à la mondialisation, rejet du « système » et de ses élites jugées corrompues par ceux d’en bas nécessairement vertueux, restauration d’une grandeur passée réelle ou fantasmée sont les marqueurs des populismes. Ces mouvements protéiformes sans idéologie ni programme particulier sont gonflés par des poussées électorales significatives qui les ont mis en position de gouverner seuls ou en alliances dans une bonne trentaine de pays. Les exemples du Brexit, des pays scandinaves, de l’Allemagne, de FI et RN en France le confirment.
Apparus au XIXe siècle en Russie, en France et aux Etats-Unis ils ont durablement marqué le suivant et réapparaissent plus conquérants encore depuis l’éclatement du bloc soviétique avec la fin de la guerre froide, l’effacement partiel de l’hégémonie américaine et la crise économique. Sans rompre complètement avec la démocratie libérale ils en négligent une partie des valeurs, privilégient les référendums au détriment des corps intermédiaires, s’en prennent aux médias et aux oppositions politiques, balaient facilement les règles de toute instance supranationale : ONU pour certains, UE pour d’autres.
Ce collectif d’enseignants, de chercheurs, d’économistes, d’historiens, de journalistes, chacun en charge d’un thème aboutit à beaucoup de répétitions au fil des pages préjudiciables à l’intérêt de l’ensemble. Néanmoins des monographies illustrent la montée des populismes dans toute une série de pays : Inde, Philippines, Israël, Turquie, Russie, Etats-Unis, Chine, Pologne, Hongrie, Slovaquie, Italie, Catalogne et Espagne, ainsi que quelques autres pays en Europe de l’Est, en Afrique, en Amérique latine. Enfin une brève analyse présente les tout derniers livres de géopolitique.