Leto II est désormais un Ver, un Ver géant de sept mètres de long et qui ne cesse de grandir. La Guilde et le Bene Gesserit ont les mains liées puisqu'ils sont tous deux dépendants de l'épice qu'il détient. Le Bene Tleilax lui envoie régulièrement un Duncan Idaho dont Leto se sert comme capitaine de sa garde. Les Ixiens, ingénieurs compétents à la limite de la légalité, sont les adversaires les plus redoutables du Ver.

Lentement, devant ce paysage politique de plus en plus instable, chaque personnage se met en place pour jouer le théâtre funèbre dont l'approche est certaine, même pour lui, Leto II. Alors que Sonia Atreides, la descendante de l'Empereur-Dieu, jure d'anéantir le tyran par tous les moyens possibles, Moneo Atreides son père, reste fidèle à son maître. Duncan Idaho se prend la tête entre ses mains : qui est réellement Leto et faut-il lui faire confiance ??? Les Révérendes Mères, sous la tutelle d'Anteac, font le choix raisonnable de soutenir le tyran. Les Danseurs-Visage du Tleilax sont moins fiables : ils ne tarderont pas à passer à l'action. Mais Leto n'est pas dupe : il sait d'où vient le danger. A l'heure où Hwi Noree, la femme parfaite, fait son entrée discrète dans l'existence de Leto, ce dernier prend peur pour la première fois de sa vie. Il sait tout : il ne peut ignorer qu'il est au bord du précipice et qu'il ne peut plus reculer.

Moi, curieusement, le personnage de Leto, laideur et intelligence incarnées, m'a paru presque agaçant à la fin. C'est Duncan Idaho, l'humain malheureux, qui m'a énormément plu, et j'ai trouvé en lui une sympathie profonde que je n'avais pas vu dans les trois tomes précédents. S'il fallait nommer mon personnage favori dans chaque tome de Dune, je dirais W. Yueh dans Dune, la princesse Irulan dans le Dune Messiah, Farad'n dans Children of Dune, et Duncan dans God-Emperor.

Martin1 - Chavagnes-en-Paillers (Vendée) - - ans - 21 août 2013

Avec ce quatrième tome (cinquième livre), on apprend enfin quel est ce but que Muad'Dib n'avait pas osé atteindre, et que Leto II accomplira au risque de passer pour un tyran universel.

Certes, l'histoire n'est pas riche en actions, si ce n'est l'introduction (la course poursuite dans les bois), une diversion (l'attaque des danseurs-visages) et le voyage final qui semble tellement psychédélique lorsque le convoi emprunte ces murs de 1km de haut en plein milieu du désert (ce que Jodorowsky aurait adoré ...).

Par contre, c'est certainement le tome le plus riche de la saga dans son aspect philosophique. On pourrait presque méditer une soirée entière sur chaque page du roman .... ou alors, on se laisse bien juste porter par les réflexions de Leto II, le Dieu-Ver, si l'on souhaite finir la saga avant la fin de sa vie. J'avais d'ailleurs déjà lu Dune et son univers quand j'étais adolescent, et je reconnais maintenant qu'il faut avoir un certain vécu pour vraiment en apprécier sa complexité et ses pensées philosophiques.

Dans tous les cas, c'est le tome à lire pour bien comprendre les velléités et les volontés de Muad'Dib et des autres protagonistes intervenant dans les opus précédents, et surtout pour apprécier la profondeur du message de Franck Herbert (et son énorme travail de collectage d'informations sur l'histoire, les peuples, la religion, etc ...)

Bleizmor - Bretagne - 54 ans - 9 mars 2012

Indéniablement un sommet de la SF, un roman certes long (600 pages en poche, ce n'est pas non plus si long que ça), mais parfait de bout en bout. Parfois drôle (des dialogues incisifs), toujours bouleversant, ce quatrième opus-mais-cinquième tome est une réussite ABSOLUE, tout simplement le sommet de la saga "Dune" avec le premier roman. Grandiose.

Bookivore - MENUCOURT - 42 ans - 9 juin 2011

Leto Atréides, l'Empereur-Dieu de Dune, est désormais un ver de sable à face humaine. À peu près invulnérable et immortel, il a entrevu dans l'avenir une terrible menace : l'extinction de l'espèce humaine. Pour la conjurer, il fait respecter impitoyablement, dans l'univers humain, son ordre, le Sentier d'Or. La Guilde et le Bene Gesserit ont les mains liées : Leto contrôle sur Dune les dernières réserves de l'indispensable épice.
Ce livre est superbe de par l'effort de réflexion psychologique, philosophique et spirituelle qu'il demande. Il faut le lire plusieurs fois pour bien en saisir toute la substance. Effectivement, très émouvant aussi.

Arval - Papeete - 56 ans - 29 mai 2009

Eh oui, on l'adore tout de suite Leto malgré les expédients dûs à son règne. Courage et poursuis ton chemin sur le sentier d'or.
L'empereur Dieu de Dune est le titre le plus fascinant de la série. Je vous avoue qu'après avoir terminé péniblement "Les enfants de Dune"je m'attendais à suer encore intellectuellement. Et bien surprise, il semble que Herbert soit subtil au point de réunir l'évidence et l'émotion mêlés à une philosophie profonde. Je me suis même dit que je comprends maintenant les enfants de Dune après avoir fini l'empereur D d D.
Avis aux amateurs, je trouve la première scène du roman absolument spectaculaire. Cette poursuite avec les loups au clair de lune dans la forêt m'a littéralement envouté et mis sur les rails du roman...... J'imagine très bien cette scène dans ma tête style grand écran, effets spéciaux, l'haleine des loups, la panique des proies , le bruit des pattes dans la forêt, le clair de lune éclairant la forêt, l'attaque...... la peur.... Siona....... la puissance et la rancoeur
J'aimeeeeeeeeeeeee Vive dune. J'attends avec impatience celui qui saura un jour retranscrire au cinéma la véritable puissance de cette épopée.

Mentat88 - Les Clayes sous Bois - 47 ans - 12 juillet 2005

il est impossible de ne pas être touché par Leto.
Il est clairement le personnage central de la seconde partie du cycle.
Subtil, Charmeur, prescient et seul désespérément Seul.

il m'a fallu 3 lectures pour réellement être sûr d'avoir compris l'enseignement de Leto (livre lu + de 10 fois, comme tout le cycle de Dune).
C'est le livre le plus émouvant et le personnage le plus abouti qu'Herbert ait donné à cet univers.
A lire sans attendre mais attention livre demandant une dose de sensibilité et une dose de réflexion.

Joebob - Chilly-Mazarin - 47 ans - 9 février 2005

J'ai adoré!
évidemment, le contexte est intéressant, il s'agit d'un texte fondateur, etc. Mais je me souviens que lorsque j'ai lu les Dune (ceux du père), je me suis dit:"ouh-là, mais il va falloir que je les relise tranquillement, en prenant le temps de bien comprendre... Ce type (Herbert) est tellement intelligent!!"
J'avais l'impression que chaque phrase était importante et profonde... Mais il n'y avait aucune prise de tête, bien au contraire! C'est un plaisir que de lire les réflexions de personnages qui vont loin, qui explorent les choses en profondeur! Un exemple: le don de lire dans le futur a été le thème central de nombreuses oeuvres; pourtant, à la lecture de Dune, j'ai vu les choses autrement. C'est surtout une malédiction, c'est très complexe et ça ne se résume pas à des possibilités illimitées.
Je m'embrouille, je n'arrive pas à transmettre ce que je veux dire. Mais en bref: ces livres suintent l'intelligence.

Crakinath - Onex, Genève - 41 ans - 17 mai 2004

Que dire !

Dune est THE livre fondateur de la sci-fi du type Space Opéra ( Star wars et consorts n'ont rien inventé ! )

Avec en plus de celà une réflexion sur ce qui fonde notre humanité, l'origine des religions, la manipulation historique, l'écologie à travers notre dépendance aux ressources etc.

Le tout sans manichéisme ! et avec un souffle épique incroyable ! Les 6 tomes ( En V.O. : Dune, Dune Messiah, Children of Dune, God-emperor, Heretics of Dune, Chapterhouse Dune... en V.F., le premier tome est souvent dédoublé, ce qui donne donc 7 tomes ) sont de qualités comparables ( avec un bémol pour Dune Messiah ) en ajoutant toutefois que les deux derniers sont vraiment très déroutants car assez "différents" ( ça décontenance parfois... )

God-emperor est sans doute l'épisode le plus psychologiquement abouti et le plus émouvant... il est également une clef importante de l'oeuvre puisque Leto II est le fameux Messie tant attendu dans les épisodes précédents et "déifié" dans les épisodes ultérieurs... Un mythe aussi important que le Jihad Butlerien donc.

Les autres volumes sont l'oeuvre ( sic! ) du fils, Brian, et de K.J. Anderson ( scénariste de Star wars par un étrange retour des choses... le destin, c'est quelque chose ! ) et sont quant à eux nettement inférieurs !

La version anglaise est nettement supérieure à la traduction que j'ai trouvée bien souvent trop "mot à mot" et qui alourdit le texte inutilement.

Duncan - Liège - 43 ans - 22 février 2004