Le Chemin des femmes
de Michelle Perrot

critiqué par Veneziano, le 31 octobre 2019
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Histoire des ouvriers, des prisons et des Femmes
Michelle Perrot, historienne réputée, désormais nonagénaire, regroupe dans ce livre-somme de plus de mille pages, l'essentiel de ses écrits les plus importants. Ces derniers reviennent sur les thèmes les plus importants de ses recherches et objets d'études, la condition ouvrière, l'existence en prison et le fonctionnement de ces établissements, la condition des femmes.
Ce dernier thème n'ayant pas été valorisé par l'université, particulièrement La Sorbonne, dans les années 1950, elle se tourne vers l'histoire sociale, et se tourne vers les "vies minuscules", comme le titrait Pierre Michon, celle des ouvriers, de leurs groupements, de leurs revendications sociales et des formes de ces dernières, des prisonniers, essentiellement masculins, de leurs conditions de mise à l'écart, avec la question de leur éventuel travail, pour en arriver à son centre d'intérêt le plus connu, celui des femmes, de leurs tâches domestiques, de leur soumission à la domination masculine, avec des études sur George Sand, Assia Djebbar et Lucie Baud, ouvrière et syndicaliste de Vizille.
Pour ces trois thèmes, elle évoque l'état de la recherche et du traitement déjà opéré sur ces sujets, pour décrire dans quelles conditions elle s'est lancée dans des démarches scientifiques sur ces thèmes, ses relations dans ce cadre.

Le tout s'avère enrichissant, dénote ce qui l'intéresse dans l'histoire, assume à la marge des préférences électives, ce qui a valu sa marginalisation aux études féministes, jugées trop militantes. Mais cette ouvrage de synthèse permet de compléter heureusement ses connaissances sur des thèmes peu développés auprès du grand public. Didactique, il reste clair et lumineux, malgré la longueur.