Le théorème funeste
de Alexandre Kha

critiqué par Blue Boy, le 22 septembre 2019
(Saint-Denis - - ans)


La note:  étoiles
Quand mathématique rime avec poétique
Avec cette petite bande dessinée à la couverture souple qui se lit comme un fascicule (43 pages), Alexandre Kha s’est offert une parenthèse, loin des mondes fantastiques desquels il est coutumier. Encore que…Découvert à sa mort dans un exemplaire de son livre de Diophante, le théorème de Fermat postulait que (attention, on se concentre !) il n'existe pas de nombres entiers strictement positifs x, y et z tels que : xn* + yn* =zn* dès que n est un entier strictement supérieur à 2. ["n" doit être lu ici en exposant]

A travers cette anecdote réservée aux initiés, l’auteur rend en quelque sorte hommage aux mathématiciens qui ont marqué l’Histoire (Pythagore, Archimède, Evariste Gallois, Sophie Germain, Paul Wolfskehl, Yukata Taniyama…) mais en particulier à Pierre De Fermat ainsi qu’à Andrew Wiles, qui fut le premier à découvrir l’énigme, il y a seulement vingt-cinq ans !

Si « Le Théorème funeste » peut se concevoir comme un ouvrage de vulgarisation, il faudra tout de même être familier des nombres et autres équations pour mieux appréhender l’objet. On pourra bien sûr se contenter de savourer l’envoûtant trait lunaire d’Alexandre Kha, plus minimaliste qu’à l’accoutumé mais conservant toute sa poésie, prouvant ainsi que celle-ci peut faire bon ménage avec les maths. Les mathématiques, qui pour beaucoup étaient une véritable hantise à l’école, appartiennent pourtant bien au monde de l’esprit, et à ce titre peuvent se révéler absolument fascinantes. Elles peuvent même paraît-il receler une très grande beauté pour certains. En nous faisant pénétrer un domaine pas toujours accessible au commun des mortels, à l’aide d’étonnantes métaphores graphiques, l’auteur nous invite peut-être aussi à nous initier en passant outre nos préjugés. Il est presque dommage que l’ouvrage soit aussi court, nous faisant un peu rester sur notre faim…