Nymphéas noirs (BD)
de Michel Bussi, Fred Duval (Scénario), Didier Cassegrain (Dessin)

critiqué par Blue Boy, le 22 septembre 2019
(Saint-Denis - - ans)


La note:  étoiles
Meurtre dans un jardin normand
À Giverny, la vie semblerait presque aussi idyllique que dans une toile de Monet, à peine troublée par le ballet incessant des cars de touristes. Mais en ce jour du 13 mai 2010, un mystérieux meurtre va perturber la quiétude apparente du village. Avec le cadavre d’un riche notable repêché dans la rivière, ce sont des secrets enfouis qui vont ressurgir, des secrets pesants dont trois habitantes, une fillette, l’institutrice et une vieille dame recluse, semblent détenir les clés…

Une adaptation en BD pouvait-elle apporter quelque chose à l’habile best-seller de Michel Bussi autour de l’impressionnisme, si ce n’est quelques bénéfices pécuniaires ? Tout d’abord, il faut le reconnaître, le polar de Bussi était habilement ficelé, même si certains en ont vu les coutures parfois un peu faciles, dont je ne dirai rien pour ne pas spoiler ceux qui ne l’ont pas encore lu. Et puis ce titre, « Nymphéas noirs ». Extrêmement bien trouvé, il a largement contribué à l’aura du livre.

Scénariste prolifique dans le domaine du neuvième art, Fred Duval a su respecter le récit original, avec une bonne qualité de synthèse et de fluidité. Une adaptation, faut-il le rappeler, ne consiste pas seulement à rajouter des dessins… Quant à Didier Cassegrain, il fait le job, avec quelques belles planches à l’aquarelle qui évoquent l’univers pictural de Claude Monet. Plus habitué à la Fantasy et la SF, il a changé de registre pour nous ramener dans une réalité plus prosaïque, celle d’un village normand, Giverny, petit par la taille mais immense par la notoriété…. Son dessin réaliste est sans bavures, même si les personnages principaux, dans leur représentation, ont un peu l’air de sortir du casting d’un feuilleton télévisé à l’eau de rose.

« Nymphéas noirs », la BD, s’avère donc une adaptation honorable du roman de l’écrivain normand. Si toutefois on a lu et apprécié ce dernier, on ne bénéficiera pas ici de l’effet de surprise. Pour ceux qui comme moi sont dans ce cas, le résultat est un peu en deçà des attentes. In fine, Duval et Cassegrain ont respecté les codes de la BD classique sans apporter réellement la touche de fantaisie qui aurait fait la différence. Une fantaisie qui était plus à rechercher du côté du graphisme dans le cas présent. En résumé, à la lecture de cette réécriture graphique, on ressort avec de bonnes impressions sans être véritablement impressionné…
Meurtres à Giverny 8 étoiles

Trois femmes qui habitent le même village, trois femmes aux trois âges de la vie... et trois morts.
Cela fait beaucoup pour un petit village même célèbre.
"Giverny est un piège !… Nous vivons dans un tableau, ici, nous sommes emmurés !"
Ayant bien sûr lu le roman éponyme, j’étais au départ intriguée par la performance de dessiner sans dévoiler le destin de ces femmes. Et peut-être me suis-je d’ailleurs trop focalisée sur les illustrations...
Croiser trois histoires sans perdre le lecteur, n’était pas une chose facile. Mais quid d’un lecteur qui n’aurait pas lu le roman de M. Bussi ?
J’ai beaucoup aimé la qualité des illustrations . Une très belle BD, et un pari finalement réussi.

Marvic - Normandie - 66 ans - 8 avril 2022