C’est un recueil de nouvelles dont le titre donné « La ménagerie de papier » est celui d’une des nouvelles du recueil. Et ce n’est pas un hasard qu'il ait été choisi pour titre car elle a remporté nombre de prix prestigieux : prix Nebula de la meilleure nouvelle courte 2011, prix Hugo de la meilleure nouvelle courte et prix Word fantasy de la meilleure nouvelle 2012, et grand prix de l’Imaginaire 2016. Excusez du peu !
Et il est vrai que c’est un véritable petit chef d’œuvre dans son genre, et qu’elle apparaît bien comme la meilleure du recueil, une superbe histoire sur l’intégration, le racisme, les liens intergénérationnels, avec une tendre touche de fantastique.
Mais ce recueil ne se réduit pas qu’à cette seule nouvelle. Bien d’autres sont excellentes aussi. A part 2 ou 3 un peu en dessous, pratiquement toutes sont du très haut niveau. Ken Liu est véritablement un formidable écrivain, bourré d’imagination et d’originalité. Sa force est d’arriver en peu de pages à construire rapidement et sans heurts, tout en douceur, dans une belle prose, son histoire et à y instiller l’intérêt, l’émotion, la réflexion, le merveilleux, l'ailleurs, et à aller droit au cœur du thème voulu, qui questionne souvent par sa pertinence avec bien des préoccupations humaines et technologiques actuelles. L’ensemble reflète une grande diversité de genres, la SF, le fantastique, la fantasy, l’anticipation, l’historique… Et les thèmes sont l’identité, les origines, la bonne utilisation de la technologie, le transhumanisme, le don de soi, la famille, le voyage interstellaire, l’immortalité, la rencontre avec l’Autre, le libre-arbitre, etc… Chaque nouvelle est parfaitement amenée et conclue et on reste admiratif devant un tel savoir-faire.
Celles que j’ai préférées, sont, outre la nouvelle éponyme au recueil, « L’erreur d’un seul bit », « Mono no aware », « Les algorythmes de l’amour », « La plaideuse »… mais c’est l’ensemble du recueil qui mérite d’être lu et apprécié.
Cédelor - Paris - 53 ans - 14 mars 2021 |