Pirouettes
de Marcel Pagnol

critiqué par Sundernono, le 4 septembre 2019
(Nice - 41 ans)


La note:  étoiles
Les débuts de Marcel Pagnol en tant qu'écrivain
Parfois rien ne remplace mieux que le quatrième de couverture. Ainsi ce roman, précise Marcel Pagnol, qui s'appelait alors Le Mariage de Peluque et qui est aujourd'hui Pirouettes, je l'ai composé au marbre de l'imprimerie, sur le papier rugueux qui sert à tirer les épreuves, et mon rêve, qui était d'avoir au moins trente pages d'avance, ne fut jamais réalisé... " Ecrit pour Fortunio, revue "littéraire, artistique et théâtrale" de Marcel Pagnol et ses copains de khâgne, Pirouettes narre les audacieuses aventures amoureuses de Louis-Irénée Peluque. "J'ai voulu refaire cette longue nouvelle, j'ai voulu l'étoffer, la compléter, la corriger, lui donner le poids d'un vrai roman. Et puis, dès les premières phrases, j'ai revu ce petit jeune homme que j'étais, l'habitant joyeux des hôtels meublés de la rue d'Orsel. Et il m'a semblé que je n'avais pas le droit de corriger son oeuvre, de couper l'un de ses chapitres, d'ajouter une page qu'il n'avait pas écrite. Il avait peut-être ses raisons, des raisons que je ne sais plus. Et je n'ai pas voulu toucher à ces pages posthumes.

Œuvre de jeunesse, Pirouettes raconte les aventures de trois personnages, Jacques Panier, un ersatz de M. Pagnol, Félix Antoine Grasset, le poète, et Louis Irénée Peluques dont les frasques amoureuses ne cessent d’exaspérer ses deux compères.
Roman des débuts, roman assez méconnu, Pirouettes possède un certain charme, une certaine candeur, du moins au début. La touche Pagnol est déjà présente, cette petite musique si propre à cet auteur. La découverte des personnages, notamment Peluques, sorte de Don Juan haut en couleur, la mise en route de l’histoire, le style Pagnol sont autant de points positifs laissant sous-entendre une lecture à part. Néanmoins le soufflé retombe vite. Peluques devient vite insupportable, l’histoire s’enlise quelque peu. On tourne en rond. On s’ennuie, il faut bien le reconnaître même si cela me gêne de l’écrire tant j’admire M. Pagnol.
Toutefois il ne faut pas perdre de vue que Pirouettes était destinée à combler les « trous » de la revue publiée par Marcel et ses partenaires. Ce roman fait presque plus office de témoignage des débuts d’un grand écrivain que d’œuvre littéraire. Il faut aller au-delà des qualités littéraires de cette lecture. Je pense d’ailleurs que ce roman plaira à son public.

Une lecture en dessous des productions habituelles, pas impérissable mais qui a le mérite d’être le témoin, d’être les prémices d’un grand auteur.