Tous
de Grégoire Polet

critiqué par Sundernono, le 29 août 2019
(Nice - 41 ans)


La note:  étoiles
Naissance d'un mouvement politique
Dernier roman de Grégoire Polet, Tous, se démarque de ses prédécesseurs par sa nature très politique.
Tous s’appuie sur le mouvement des Indignés, mouvement de manifestation pacifique né en Espagne en 2011, rassemblement dénonçant l’inefficacité de la classe politique et réclamant une « vraie » démocratie plus proche et plus à l’écoute du peuple.
De cet événement émerge dans ce roman un nouveau mouvement politique : TOUS.

Le roman se divise en trois parties dédiées chacune à un personnage témoin de la naissance et de la progression du mouvement Tous : une jeune activiste à l’origine de ce nouveau projet politique, un diplomate grecque expérimenté et un homme indirectement impacté par une décision politique.

Bon autant y aller franchement, Tous ne fut pas une lecture inoubliable. A l’image des ballons d’Hélium, autre roman de G. Polet, j’ai été quelque peu déboussolé par le sujet abordé dans ce roman. Les lectures politiques, qu’elles soient ancrées dans le réel ou l’hypothétique, ne sont pas ma tasse de thé. J’ai uniquement lu ce roman pour son auteur. Le début est intéressant, la découverte des personnages, la nature du mouvement, la nécessité d’une nouvelle façon d’appréhender la politique. Cependant rapidement le soufflé retombe. On tourne en rond.
De plus, et cela n’engage que moi, j’ai trouvé tout cela d’une grande naïveté, d’une telle utopie. Je n’y ai pas cru un instant tant cela repose sur un monde parfait. C’est beau mais cela ne peut fonctionner dans notre monde.
Heureusement la seconde partie est d’un tout autre niveau. L’analyse politique plus réaliste et bien plus concrète par le regard avisé d’un diplomate grecque est pertinente. Le retour sur la période d’austérité vécue par la Grèce, les intérêts politiques, financiers en jeu au sein de l’UE, les liens entre les Etats membres… tous ces faits sont autant de points soulevés par l’auteur et qui apportent du crédit à son récit.
Je ne reviendrai pas sur la troisième partie qui m’a semblé superflue.

Pour conclure, Tous est une lecture intéressante mais qui repose sur une utopie. Même s’il ne s’agit que d’un roman, le fait de ne pas adhérer à ce qui fait son essence même pose problème. Souvent je me suis forcé à avancer dans le récit. Heureusement une seconde partie d’un tout autre calibre vient sauver cette lecture ô combien utopique. Autre bémol, les personnages, notamment les principaux acteurs du mouvement TOUS. Je les ai trouvés trop peu fouillés, trop idéalistes, enfin bref je n’ai pas adhéré…

Dommage