La plus précieuse des marchandises - Un conte
de Jean-Claude Grumberg

critiqué par Falgo, le 28 août 2019
(Lentilly - 85 ans)


La note:  étoiles
Emouvant
L'auteur a imaginé un conte situé dans le cadre de la Shoah. Une pauvre bûcheronne, en mal et en grand désir d'enfant, recueille un bébé jeté d'un train de déportation. Elle lutte contre ceux qui veulent la dissuader de le garder et gagne. S'ensuit le récit de tout ce qu'elle doit faire, au milieu des innombrables périls des guerres, pour nourrir et faire grandir la petite fille. Le père biologique de celle-ci, seul rescapé de la famille des camps de la mort, part à sa recherche à la fin de la guerre. Je n'en dis pas plus. La langue simple et poétique qui sous-tend ce récit est pour beaucoup dans l'intérêt que suscite ce livre. Je comprends très bien les raisons qui ont poussé l'auteur, taraudé par la déportation et la disparition de sa famille, à écrire ce conte 70 ans après les faits, qui fait s'épanouir l'amour au sein des plus effarantes horreurs. C'est un fort témoignage d'optimisme. Cela ne m'a cependant que peu touché, tellement d'écrits plus poignants et plus fondés sur la réalité ayant déjà été écrits sur cette période. J'espère cependant que d'autres lecteurs, plus tournés vers l'émotion, en profiteront mieux que moi..
Conte pour tous 10 étoiles

Ce court conte commence par l’histoire d’un couple de bûcherons pauvres, sans enfant et vivant dans la forêt. Le train de « marchandises » y passe chaque jour et un jour, un bébé en est jeté dans la neige. Malgré l’extrême dénuement, la bûcheronne l’adopte. Jusqu'au jour où... la violence les rattrape...
Ce récit est presque scandé dans un rythme de comptine. Aucun des personnages n’a de nom mis à part les bébés – et encore, la fillette perd son nom en chemin - et leur mère ; chacun est défini par sa condition. L’auteur célèbre ici l’amour maternel et paternel dans ce qu’il a de plus beau, il célèbre la vie plus forte que tout.

Pascale Ew. - - 57 ans - 6 juillet 2021


Un petit bijou d'émotion contenue 10 étoiles

Jean-Claude Grumberg , dramaturge et scénariste reconnu, a fait de la question juive et de celle de la déportation le thème central de ses œuvres, souvent primées .

C'est aujourd'hui par un conte d'une centaine de pages, qu'il aborde ce sujet récurrent en commençant ainsi « Il était une fois, dans un grand bois, une pauvre bûcheronne et un pauvre bûcheron..... »
Cette pauvre bûcheronne , en ces temps de guerre mondiale, avait très faim , elle guettait régulièrement le passage d'un train de marchandises d'où, l'espérait- elle, tomberait de quoi la satisfaire. Et, de la fenêtre du train, un jour, lui fut lancé un paquet contenant « la plus précieuse des marchandises ».

Je vous laisse le soin de découvrir le contenu du paquet, et ce qu'il en advint car je m'en voudrais de déflorer cette histoire bouleversante qui va droit au cœur .
Jean Claude Grumberg a l'art de faire comprendre les choses en les effleurant . Son écriture sobre, délicate, laisse entrevoir aussi bien l'horreur et la barbarie que la tendresse d'un mot ou d'un geste .

J'ai passé l'âge des contes . ( Vous aussi sûrement ). Mais j'ai été profondément émue par ce petit bijou d'émotion contenue
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Alma - - - ans - 4 janvier 2020