Les quatre saisons : Maëva
de Luc Desilets

critiqué par Libris québécis, le 28 août 2019
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
Une jeunesse hédoniste
Les amitiés de jeunesse sont fortes. Se revoir est un plaisir que certains groupes d'amis ne manquent pas de faire dans un cadre précis. Dans ce roman, quatre jeunes hommes approchant la trentaine se retrouvent chaque année à Tadoussac pour partager quelques jours à bien manger dans le restaurant de l'un d'eux, à boire d'excellents crus et, surtout, à faire du kayak sur le fleuve Saint-Laurent à partir de la falaise de sable de la ville.

Un jour, Antoine rencontre Maëva en s'arrêtant le long de la route à Cap-à-l'Aigle. C'est le coup de foudre, mais ils se quittent sans se fixer de rendez-vous pour se revoir. Quelle surprise quand un soir elle se pointe au restaurant de Guillaume où le groupe d'amis est en train de manger ! Intégrée à la confrérie, elle devient rapidement la fiancée du héros qui habite Le Plateau Mont-Royal, un arrondissement de Montréal. Comme tous les jeunes, ils rêvent de voyages, de vie en harmonie avec la nature. C'est une idylle sans nuages qui se dessine. Sans souci d'argent, roulant à bord d'une Mercedes, tout s'annonce pour le meilleur des mondes.

L'auteur présente un univers de jeunes hédonistes dont les préoccupations se limitent aux aspirations des gens riches et célèbres. Entrées d'argent qu'ils ont prévues en s'organisant en société d'investissements, amour de la nature dont ils profitent comme kayakistes. Bref, ils savourent la vie dans une insouciance totale. Mais le bonheur est fragile. La maladie et la mort viennent questionner le groupe, mais son ébranlement passager n'alimente qu'une réflexion superficielle. Somme toute, c'est la vacuité d'une jeunesse dorée qui se donne bonne conscience en se montrant sensible au sort d'autrui quand l'occasion se présente. Contrairement à certains de leurs pairs, ce groupe d'amis n'envisage pas de refaire le monde. Ces jeunes hommes rêvent d'une vie douce au cœur d'une nature qui les comble.

Luc Désilets n'a pas cru bon de creuser la psychologie de ses personnages. Ils semblent tombés du ciel sans que nous sachions quelles sont les motivations qui les habitent. Ce roman n'enrichira certes pas notre patrimoine littéraire, d'autant plus que l'auteur ne maîtrise pas suffisamment les caprices de la langue française.