Vol au-dessus d'un lit de cocu
de San-Antonio

critiqué par Pierrot, le 24 août 2019
(Villeurbanne - 73 ans)


La note:  étoiles
1978
Résumé :
Si San-Antonio n'existait pas, faudrait-il l'inventer ? Oui, sans hésitation.» Le Monde.
Et bon, dans çui-là, y a Arthur Rubinyol, le fameux virtuose, qui vient sonner à l'agence. Alors ça effervescente tout azimut, on déroule le grand tapis rouge, en signe d'alléluia. Ben heureusement qu'il était rouge, le tapis ! Comme ça, le raisin se voyait moins ! Et puis y a le rabbin Machin, pardon, Moshé, qui se fait éventrer d'entrée de jeu. Sans causer de la Ricaine que j'ai levée dans l'avion et qui se met à tirlipoter le...
Ici, l’enquête de mon point de vue, passe au second plan, car l’important es tailleur… l’auteur ici surfe des ondes, qui déclenche aussi sec, des vagues de rires. Comme par exemple cet extrait.
Béru se pointe et, d’un simple coup de cul, écarte l’interlocuteur.
-Salut, Alonzo, claironne mon pote. Alors t’as moulé les P.T.T. pour le billard ?
L’autre sourcille, puis se remet mon camarade en mémoire.
-Le principal Bérurier ! exclame-t-il à la ronde afin d’avertir son petit monde d’avoir à se gaffer.
-Ex rectifie Béru. On s’est mis à son compte, moi z’et quéqu collègues. Paris-Détective Agency, Champs-Elyssées. On est dans l’annuaire.
Compliment. Les affaires marchent ?
Le gros se penche sur la caisse.
Si tu voudrais bien baisser la zizigue, mes portugaises t’en sauraient un plein pot de grès. J’sais pas comment t’arrives à viv’ dans c’te gueulance !
Docile, Alonzo shunte le son.
Les merveilleux jeunes gens d’alentour rouscaillent. Y en a un qui déclare à la ronde, en désignant Bérurier de sa queue de billard, évidemment, sinon il n’aurait pu que le montrer du doigts) :
-J’savais pas que la musique déplaisait aux gorets.
-Béru se retourne. Promptement, Alonzo lui saisit le bras.
-Je vous en prie, monsieur le principal, ce sont des gamins qui se défoulent.
-Slave a de soie, fait péniblement Bérurier. J’te présente notre patron de l’Agency, l’ancien commissaire Santantonio qu’tu dois avoir eu entendu causer ?
L’autre paraît impressionné, je te le dis comme je le pense.
-Et comment ! L’as des as. Ravi de vous connaître, monsieur le commissaire.
On se croirait dans un salon .
Le loustic qui quolibette sur Béru lance ce trait d’esprit :
-Paroù qu’y s’dégonfle, ce gros machin ?
Nous traversons une période extraordinaire fatalement ; car, en temps ordinaire le Mammouth aurait déjà volé dans les plumes de l’insolent et les lui aurait arrachées ainsi que les membres qui les supportent. Pour l’heure, il se contente de lui couler des regards brefs, pleins de sévérité, certes, mais aussi calme.
-Alonzo, continue le tentaculaire, c’est bien l’imprimerie Mazoche qui te bricole c’t’affichette ?
-En effet convient sans barguigner le blafard.
-Tu l’connais, Gontrand Mazoche ?
-C’t un clille, mouais.
-C’t un clille, mouais.
-Y vient t’ici pour batifoler de la queue ?
-En effet c’est un mordu du billard américain.
Le loustic qui se paie la trombine d’Alexandre-Benoît-le-Gros remet le couvert avec ses joyeuses boutades pleines d’esprit.
-Un sac à merde, déclare-t-il tr-s fort, j’voudrais y enfiler ma queue de billard dans l’oignon, par le gros bout : je suis sûr qu’il prendrait son pied.
Alonzo se décide à intervenir.
-Hé dis donc, Tord-Boyaux, l’interpelle-t-il, mets-y une sourdine, je te prie. J+je déteste qu’on vienne chercher des patins aux gens qui m’honorent de leur visite.
Loin de se calmer, l’autre rigole,
-Si ça t’honore, des visites pareilles, Alonzo, c’est qu’t’as l’honneur dans le pot d’échappement !
-Tord-Boyaux nom de Dieu !
Mais mon stoïque compagnon s’offre le luxe de calmer le président du club.
-Laisse, Alonzo, tu vas pas choper de l’eurticaire pour si peu. Si on comprendrait pas l’humour en France, où qu’y faudrait qu’on allasse rigoler ?

Et ça continue de plus belle…