Entre eux
de Richard Ford

critiqué par Tistou, le 10 mars 2025
( - 68 ans)


La note:  étoiles
Son père, sa mère …
Dans la postface :

»… ces deux mémoires ont été écrits à trente ans d’écart. Celui sur ma mère au lendemain de sa mort en 1981, et l’autre tout récemment, soit cinquante-cinq ans après le décès de mon père. »

Deux mémoires donc, le premier Au loin je me souviens de mon père, le second A la mémoire de ma mère. Une centaine de pages chacun dans lesquelles Richard Ford se remémore chacun de ses deux parents et introspecte sa relation à eux, prise séparément, un peu comme un hommage qu’il voudrait absolument laisser sur papier, pour laisser une trace.
Son père est mort pas encore vieux, victime d’un cœur défaillant, sa mère lui survivra une dizaine d’années. Outre l’intérêt des souvenirs, Richard Ford tente sans cesse de comprendre - du moins d’essayer – comment ses relations avec eux ont conduit à l’homme et l’écrivain qu’il est devenu.
C’est traité sur un mode très doux. Pas de sensationnalisme ou d’agressivité, de révélations majuscules, juste comme une vie mise sous le microscope de l’entomologiste pour en détailler toutes les petites failles ou aspérités. Des vies de citoyens américains lambdas de l’après-guerre et de la seconde moitié du XXème siècle. Des regrets, bien sûr - qui n’en a pas (?) - et cette réflexion empruntée au romancier Michael Ondaatje : »Ce que je regrette le plus, concernant mon père, c’est de n’avoir pas eu le temps de lui parler en adulte. »
Cette lecture intéressera principalement celles et ceux qui lisent déjà les œuvres de Richard Ford et qui veulent avoir un éclairage sur les conditions d’éducation, de vie, qui ont mené à la naissance d’un écrivain. De l’introspection douce …