Au gré de la tourmente
de Karl May

critiqué par CC.RIDER, le 31 juillet 2019
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Aventures dans le Pacifique et en Chine
Pris dans une terrible tempête du Pacifique, le « Poséidon », trois-mâts américain commandé par le capitaine Roberts, est venu s’écraser sur la barrière de corail de l’île Pomatau. L’équipage a pu sauver la cargaison, mais n’a guère de moyen de reprendre la mer. Un peu plus tard, les naufragés voient une quinzaine de pirogues se diriger vers leur île. La première arrivée est celle de Patomba, un prince polynésien qui s’avère être pourchassé par les autres. Les marins se mettent à son côté et repoussent les assaillants. Le narrateur, Charley repart avec Patomba pour chercher du secours à Papeete. Sur place, il est pris en charge par le capitaine Turnestick, ami de longue date de Charley. Le beau-père de Patomba veut lui reprendre sa fille pour la remarier avec un Polynésien animiste. Avec l’aide de Charley et de Turnestick, Patomba arrive à récupérer son épouse après s'être débarrassé du père, du rival et de quelques acolytes…
« Au gré de la tourmente » est un roman d’aventures maritimes datant du début de l’autre siècle. Personne n’écrit plus ce genre d’histoire pleine de rebondissements et de bons sentiments. Les héros sont positifs et ne s’encombrent pas de fausse culpabilité pour sanctionner les coupables ou se débarrasser des méchants. Le style est vif et enlevé. L’ensemble est très agréable à lire, même aujourd’hui. C’est revigorant et même particulièrement dépaysant. Les descriptions des mondes polynésien et chinois sont tout à fait surprenantes. Le lecteur pourra se rendre compte à quel point le monde a changé en un siècle ! (Plus de costumes traditionnels, plus de nattes obligatoires, plus de femmes aux pieds bandés). La plongée dans l’univers de la mafia chinoise mérite à elle seule le détour Auteur oublié aujourd’hui, Karl May, qui fut une sorte de Jules Verne allemand, rencontra un immense succès de son vivant surtout avec ses romans sur le Far-West qu’il décrivit sans y être allé. Et pourtant, sans doute grâce à un travail de recherche et de documentation soigné, l’ensemble est tout ce qu’il y a d’intéressant à bien des points de vue. À noter : de belles illustrations sous forme de dessins en noir et blanc.