L'aventurière des sables - 14 000 kilomètres à pied à travers les déserts australiens
de Sarah Marquis

critiqué par Kostog, le 27 juillet 2019
( - 51 ans)


La note:  étoiles
14 000 km dans les déserts et les montagnes australiennes
L'aventurière des sables est le premier livre de Sarah Marquis. Elle nous rapporte sa traversée des déserts australiens en 2002-2003 en dix-sept mois et 14 000 km.

C'est une longue randonnée en solo au cours de laquelle l'aventurière suisse a été confrontée, en sus des difficultés du terrain, au manque d'eau et à la nécessité d'organiser scrupuleusement son itinéraire en fonction des possibilités de trouver des points pour remplir ses réservoirs. S’inspirant, nous dit-elle, des techniques ancestrales des Aborigènes pour se nourrir, Sarah Marquis s'est équipée d'une sorte de sarbacane pour chasser quelques menus animaux.

Elle nous raconte ce parcours solitaire au cours duquel elle rencontre le plus souvent l'incompréhension des quelques personnes croisées ce qui n'empêche pas l'hospitalité. Dans la Cordillère australienne, elle sauve un chien que son maître voulait abattre. Ce compagnon précieux l'accompagnera sur la plus grande partie du trajet. Ce n'est que dans la dernière partie de cet immense raid qu'elle reste quelques jours dans une communauté aborigène, dont le mode de vie fait montre, à ses yeux, d'une symbiose quasi idéale avec la nature du bush.

L'exploit est impressionnant et le livre restitue difficilement la somme de volonté et d'endurance qu'il a fallu pour boucler ce tour de l’outback (l’arrière-pays) australien.

D'un point de vue littéraire, l'ouvrage n'est malheureusement pas à la hauteur de l'exploit réalisé. La prose est assez pauvre et le livre souffre d'un défaut de construction, un déséquilibre important entre la première partie du parcours qui occupe les trois-quart du récit et les derniers milliers de kilomètres qui sont abordés très rapidement. Il existe probablement plusieurs explications. Parmi celles-ci, j'ai cru comprendre que Sarah Marquis ne s'était décidée à coucher sur le papier son aventure seulement plusieurs mois après que celle-ci a été réalisée. Ce qui est une démarche différente de l'auteur qui prend des notes en cours de route pour écrire un carnet.

Enfin, personnellement, il m'est toujours assez pénible de lire un livre qui mêle message universaliste (l'Écologie avec un grand é...) et parcours intime et personnel. C'est à mon avis une faute de goût. Une anecdote forte est toujours suffisamment parlante. Pourquoi vouloir conclure à la place du lecteur ?

A réserver aux amateurs d'aventures, beaucoup moins à ceux friands de belle prose.
Crazy ! 7 étoiles

Sarah Marquis (1972- ) est une aventurière suisse. Elle passe sa jeunesse à Montsevelier et se passionne pour les aventures et la vie sauvage.
"L'aventurière des sables" paraît -dans sa première mouture- en 2004.

Le récit d'un incroyable exploit sportif d'une jeune aventurière de 30 ans à travers les déserts australiens.
14 000 km à pied au départ d'Alice Springs (Coeur désertique de l'Australie) .
17 mois au rythme de 30 à 50 km/jour avec quelques villes-étapes pour refaire le plein. Une organisation menée de main de maître par son frère surveillant à distance l'évolution de sa petite soeur.
Un périple où elle va rencontrer une faune et une flore hallucinantes de beauté. La Nature vierge et redoutable.
Serpents, meutes de dingos, kangourous et crocodiles pour ajouter du piment à l'Aventure.
De courtes et intenses rencontres humaines (un chercheur d'or, un chasseur de kangourous, un fermier, des évangélistes, ...). Mais la plus émouvante et inattendue sera celle avec D'Joe, un chien qui allait être abattu par son propriétaire, avec qui elle se lie d'une puissante amitié et qui sera un fidèle compagnon de route.
Une aventure comme un révélateur, une prise de conscience sur l'intérêt de sauvegarder la Nature et de se contenter de l'essentiel. Une belle introspection.

Autant je tire mon chapeau pour le défi sportif, les qualités physiques et mentales de cette aventurière hors norme, autant je trouve ce récit fade, répétitif et assez convenu.
Pas évident de faire passer des sensations si puissantes par des mots, j'en conviens.
N'est pas Sylvain Tesson qui veut.
Saluons le défi mais ne nous attardons pas sur la qualité littéraire.

Frunny - PARIS - 58 ans - 21 mai 2020