Séverin Blaireau - Tome 1 : Mémoire de pirate
de Chandre

critiqué par Blue Boy, le 23 juin 2019
(Saint-Denis - - ans)


La note:  étoiles
Vos enfants vont adorer !
Séverin Blaireau vit au rythme des saisons dans sa petite chaumière campagnarde. Par un matin d’automne, il découvre de petits messages énigmatiques amenés par le vent. C’est alors qu’il tombe sur un vieux galion égaré en pleine forêt…

Sarbacane, éditeur indépendant encore jeune (à peine vingt ans d’existence), suscite chaque année un intérêt croissant au Festival d’Angoulême. Il suffit d’aller aux abords de leur stand pour le vérifier. Et cette année pour la première fois, une de leurs productions a été récompensée, avec le Fauve polar attribué à « Villevermine » de Julien Lambert. L’éditeur, qui a mis l’accent sur une certaine créativité éditoriale à la croisée de deux arts, littérature et image, voit ainsi ses efforts récompensés. Son credo étant également d’amener les enfants vers les livres, Sarbacane propose au jeune public un épais catalogue d’albums et de bandes dessinées que celle-ci vient enrichir.

Avec « Séverin Blaireau », Chandre nous entraîne dans un univers très chaleureux qui à coup sûr ravira le jeune public. Son drôle de blaireau grassouillet et débonnaire, affairé à la cueillette et au stockage de vivres en prévision de l’hiver, mène une vie tranquille. Celle-ci va vite se trouver bouleversée par la découverte, sur le canal traversant la forêt avoisinante, d’un navire occupé par une jeune pirate au caractère explosif atteinte d’amnésie. N’écoutant que son cœur, ce bon samaritain va tout mettre en œuvre pour l’aider à reconstituer le puzzle de sa mémoire et reprendre ainsi la mer.

D’emblée, le jeune lecteur sera happé par le cadre charmant et coloré des aventures très localisées de ce blaireau aussi balourd qu’attachant, et néanmoins très énergique. L’environnement champêtre est joliment représenté dans son habit automnal et foisonne de détails. Le lecteur adulte peu complaisant que je suis trouverait bien à redire sur l’aspect moins abouti des personnages, en particulier de la fillette – un rien agaçante par ses fougueux caprices à répétition -, mais ces petites imperfections font heureusement oublier une bonne qualité de cadrage et de mouvement.

Quant à l’histoire, à défaut d’être palpitante, elle reste fluide par sa simplicité, et sa touche d’humour et de poésie devrait séduire les plus jeunes. Grâce à Chandre, le blaireau, mal aimé parmi les animaux, considéré à tort comme nuisible, apparaît ici sous un jour plus favorable, si favorable qu’on lui ferait d’ailleurs bien de gros câlins. Et en plus, ça nous change des ours…