Les Matins du Nouveau Monde
de Yves Berger

critiqué par Folfaerie, le 22 juin 2004
( - 55 ans)


La note:  étoiles
Une relecture de l'Amérique littéraire
Ce troisième livre d'Yves Berger, que je relis quelquefois, mérite certainement une place sur CL, raison pour laquelle je me penche donc sur sa critique.

Yves Berger, qui passa son enfance à Avignon, fut durablement marqué par la seconde guerre mondiale durant laquelle il endura la faim, la solitude et les angoisses inhérentes à l'occupation de son pays. Pour échapper à cette terreur qui lui rongeait le coeur, le jeune Yves lisait. Il dévorait les livres et surtout tous ceux qui avaient trait à l'Amérique du Nord. Tandis qu'il suit la progression ds alliés, l'écrivain s'immerge dans les récits de la guerre de Sécession, où, voilà, c'est décidé, il prend parti pour ce Sud flamboyant et superbe. Admiration sans bornes pour Beauregard et Lee, plaisir émerveillé de parcourir ces paysages somptueux, de pénétrer dans ces maisons superbes, joie ineffable enfin de connaître et prononcer les noms Indiens des rivières, des vallées, les Indiens qui occuperont une place à part dans la vie et l'oeuvre d'Yves Berger.

Et puis vient la découverte d'Autant en emporte le vent, presque une bible pour l'écrivain, qui lit et relit le roman de Mitchell sans jamais se lasser. Il admire également James fenomore Cooper dont il dévore le cycle de Bas de Cuir, mais aussi des hommes comme Audubon, Christophe Colomb...

A travers ses réflexions, ses impressions, Yves Berger fait revivre tout un pan de la littérature américaine, de même qu'une Amérique idéale, qui n'existe que dans les livres et son imagination, mais qui fascine pourtant indéniablement, le tout dans une langue réinventée mais toujours magnifiée.