Le croyant de 2013 ne peut plus croire aveuglément les emplacements, les événements transmis par la tradition, et ses histoires, d'où l'utilité de ces recherches (cela ne signifie pas qu'il comprend mieux ce qu'il croit d'ailleurs ou qu'il est meilleur). Cependant, ce livre ne lui pas est réservé, mais intéressant en général pour tous ceux qui veulent creuser la question car il y a beaucoup de réponses, et pas seulement religieuses, à trouver dedans. Une telle remise en cause ne remet pas en question la spiritualité se dégageant de la Bible, en exceptant les récits guerriers, et du moins si on la lit avec paix : la compassion, le pardon, l'altérité, la sensualité (lisez donc le Cantique des Cantiques...)
Ce livre a une autre importance qui est de mettre en lumière précisément l'histoire du Proche Orient. La Bible prise à la lettre (comme le Coran), ou l'Évangile, servent trop souvent de justifications à des préoccupations géopolitiques bien de notre temps (fondamentalisme et néo-colonialisme déguisé car c'en est un bien un), chacun prenant ce qui lui convient. L'on brandit l'un ou l'autre livre saint comme titre de propriété (cf l'interview d'un colonel francophone israélien il y a deux jours disant : "nous étions là il y a 5000 ans") en oubliant les populations. Sur ces bases faussées, car extrémistes, il y en a qui balancent des bombes d'une tonne sur des quartiers populaires tuant des innocents, pendant que de vieux responsables religieux fanatiques envoient des ados en tuer d'autres, mais de l'autre camp.
Les gens peuplant cette terre n'ont pas besoin de ces passions religieuses. Les israéliens ont besoin de paix et de sécurité, les palestiniens ont besoin d'eau, d'électricité, de médicaments, de nourriture, de libertés fondamentales comme celle de circuler à leur gré. Dépoussiérer ces croyances permet de renvoyer l'un et l'autre camp face à ses responsabilités quant à la violence.
Des exemples de ce dépoussiérage : la conquête de la terre de Canaan ne s'est pas faite militairement (donc pas de murs de Jéricho qui croulent sous les trompettes), mais a été plutôt une assimilation progressive de populations immigrées qui sont devenus dominantes. Qui étaient ces peuples ? C'était certainement des esclaves hérétiques égyptiens, adeptes de la religion monothéiste -tiens?- d'Aton. Moïse n'est peut-être que la conjonction de plusieurs personnes ayant existé, comme Abraham. En tout cas, la démarche de ce pavé malgré tout digeste me semble moins prétentieuse que la Bible "réécrite" paru il y a quelques temps.
AmauryWatremez - Evreux - 55 ans - 4 novembre 2013 |