Les enquêtes de William Monk, tome 03 : Défense et trahison
de Anne Perry

critiqué par Jeparo, le 20 juin 2004
(Bruxelles - 59 ans)


La note:  étoiles
Monk : une bonne série de polars
Alexandra Carlyon avoue avoir assassiné son mari Thaddeus lors d'un dîner londonien chez des amis puis, emprisonnée, se réfugie dans le silence. Son procès s'organise pendant que Monk, ex-policier devenu détective privé, Hester Latterly, infirmière qui vit d'emplois intérimaires auprès de particuliers et Oliver Rathborne, un des meilleurs avocats du moment (les années 1880) enquêtent sur ce crime dont ils se doutent bien qu'il cache quelque chose... mais quoi?
Ils en arrivent vite à la conclusion qu'Alexandra est bien l'auteur de ce crime mais que le mobile avoué ( la jalousie) est pure invention. Leurs entretiens avec la coupable ne leur révèlent rien (elle se montre tout sauf collaborante) et ils n'ont plus qu'à redoubler leurs efforts pour que peu à peu un autre mobile possible fasse surface...
C'est dans la description détaillée du procès (le dernier quart du roman) qu'Anne Perry atteint le sommet de son art : suspense bien sûr, joutes oratoires propres au genre judiciaire mais surtout une profonde et belle compassion tant pour les victimes que pour le(s) coupable(s).
Il faut dire que William Monk est un personnage particulier en ceci qu'il est amnésique et, à chaque volume, est amené à (tenter de) découvrir un pan de son passé et de sa personnalité peu sympathique comme il s'y confronte au fur et à mesure. Le Mal est en nous, pas seulement dans l'oeil de l'autre, nous répète Mme Perry, ce qui n'est pas sans lien avec son regard compassionnel sans doute. En tout cas, elle le dit de manière fichtrement bien divertissante!
(Ce tome-ci est le 3ème de la série Monk.)
magistral 10 étoiles

Je viens de terminer le troisième volet des aventures de William Monk et de ses compères Hester Latterly et Oliver Rathbone; je peux vous dire que ce roman est MAGISTRAL!
Je suis passée par toutes sortes de sentiments: la haine, l'empathie, la stupeur, le dégoût, la passion etc. envers les divers protagonistes.
Alexendra Carlyon est coupable oui mais pourquoi? Grande question qui est le fil conducteur de l'enquête de W. Monk. Je n'en dirais pas plus pour ne pas gâcher le talent littéraire et psychologique employé par Anne Perry.
Tous le procès est vraiment bien relaté et vous vous surprendrez à vous apercevoir qu'au fil des page votre coeur bat à vitesse grand V. Lisez-le et vous comprendrez pourquoi!
Je n'ai plus qu'à commencer le Tome 4!

Gwendoline - - 39 ans - 23 avril 2006


Toujours aussi réussi 9 étoiles

Le troisième volet de cette série est tout aussi réussi que les 2 premiers ... On y retrouve les personnages récurrents de la série plongés dans une nouvelle intrigue à dénouer. Le suspense est bon, l'évolution de nos personnages est passionnante. Et l'auteur remplit très bien son art de nous tenir en haleine face à cette société londonienne.
A lire !!!

Ald_bzh - Brest - 45 ans - 11 décembre 2005


Tout à fait d'accord! 7 étoiles

Anne Perry écrit des romans policiers dans la plus pure tradition du genre, et elle le fait ma fois fort bien.
Ses descriptions de la vie de la bonne société victorienne sont très agréables à lire et ne manquent pas de piquant: robes à crinoline, thé, scones et remarques assassines si pas un meurtre pur et simple, sans oublier un machisme heureusement passé de mode (une femme de bonne famille ne lit pas le journal, d'ailleurs elle n'y comprendrait rien!) et une sexualité réprimée ou cachée sous des tonnes d'hypocrisie.
Le trio d'enquêteurs aux personnalités très contrastées constitué par Monk, Esther Latterly et Oliver Rathbone fonctionne à merveille (même si leur collaboration ne se passe pas toujours sans prise de bec), et malgré leurs zones d'ombres, ces 3 personnages se révèlent attachants.
"Défense et Trahison" est un très bon opus de la série Monk. Anne Perry y déploie des trésors de psychologie et de compassion pour les souffrances qu'elle met au jour. De plus la tension ne fait que croître presque jusqu'à la toute dernière page: Alexandra Carlyon risque bel et bien la pendaison si elle ne fournit pas un "meilleur" motif que la jalousie pour le meurtre de son mari, et on ne peut s'empêcher de la trouver trop sympathique pour connaître un tel sort.
Et comme le dit si bien Jeparo, "c'est fichtrement divertissant"

Fee carabine - - 49 ans - 21 juin 2004