L'apprentissage de Duddy Kravitz
de Mordecai Richler

critiqué par ARL, le 31 mars 2019
(Montréal - 38 ans)


La note:  étoiles
Attachant vaurien
Qu'on aime ou qu'on déteste Mordecai Richler le polémiste et la grande gueule, il est difficile de nier son apport à la littérature québécoise et canadienne. Je ne m'étais jamais tellement intéressé à son œuvre avant aujourd'hui, sans doute un peu par mépris pour certaines de ses positions politiques, mais je suis forcé d'admettre que "L'apprentissage de Duddy Kravitz" m'a donné la piqûre. Ce roman truculent et pittoresque sur un jeune Juif montréalais prêt à tout pour obtenir des terres m'a séduit par son humour, ses personnages pleins de vie et ses situations tragi-comiques. L'écriture énergique de Richler est superbement rendue en français par la nouvelle traduction de Lori Saint-Martin et Paul Gagné. On déteste Duddy, mais on ne peut s'empêcher de le suivre dans ses odieuses manigances et de s'attacher à son père, son frère et ses meilleurs amis qu'il n'hésite pas à écraser dans sa fièvre immobilière. Un excellent roman plein d'auto-dérision et de charme qui m'a donné le goût de poursuivre ma découverte de l’œuvre de Richler.