Mon teckel à roulettes est un philosophe
de Patricia Reznikov

critiqué par Clarabel, le 16 juin 2004
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Chansons de l'enfance
Ce recueil de textes rédigé par Patricia Reznikov est magnifiquement poétique, facétieux et nous transporte vers des souvenirs d'enfance qui touchent tout lecteur sensible au procédé proustien. Car Patricia Reznikov nous embarque dans l'univers de son enfance sur un constat d'abord navrant : tous nos jouets d'enfant ont été perdus, éparpillés, brisés, donnés, vendus... bref nous n'avons plus ces témoins d'un temps sacré. Qu'importe, Patricia Reznikov ne cultive pas l'amertume mais la joyeuse nostalgie : l'inoubliable valise d'infirmière, la pochette-surprise, le jardin japonais, la poupée indienne, l'album d'images, les feutres Piccolo, les cadeaux Bonux ... Décidément, cette Patricia Reznikov ne cesse de nous surprendre. Qui ne sera pas surpris d'avoir pensé, soupiré et s'être exclamé: "ah oui c'est vrai, j'avais oublié, moi aussi c'était pareil".. eh bien, que celui-là lève la main ! Je pense que ce recueil de petits textes très courts (une à deux pages pour chaque) est fatalement touchant car il concerne un peu chacun de nous, chaque lecteur qui s'y berce. De plus, Patricia Reznikov nous charme d'une plume poétique, d'une écriture en forme d'arabesques... Quelques exemples: "Réflexions en forme de rouleau de réglisse", "A la poursuite du cerceau parfait", "Ma cuisine en tôle est mon planétarium", "Au château de mes porte-clés", "Les Bédouins connaissent-ils les palmiers de Montparnasse?" ... Chapeau bas, madame Reznikov. Vous transportez votre lecteur dans le royaume de l'enfance, ce joli royaume nostalgique, poétique et où tout semble merveilleusement beau, hors de prix et d'une valeur à jamais inestimable. "Mon teckel à roulettes est un philosophe" c'est vingt textes d'une douceur infime, semblables à la madeleine de Proust.