Bilingual By Choice: Raising Kids in Two (or More!) Languages
de Virginie Raguenaud

critiqué par Elya, le 24 février 2019
(Savoie - 34 ans)


La note:  étoiles
Un livre de plus anglophone sur le bilinguisme à la maison
Comme de nombreux et nombreuses auteur·es anglophones sur le bilinguisme initié par les parents d'enfants, Virgine Raguenaud, l'auteure du présent ouvrage, n'a pas de formation particulière académique en neuro-développement de l'enfant, linguistique ou psychologie. Elle écrit cet ouvrage en apportant son éclairage et son témoignage de personne bilingue de naissance (français et anglais) qui a souhaité aussi transmettre ces deux langues à ses enfants. Elle ne s'est pas contentée de seulement vivre cette expérience mais s'est beaucoup informée en lisant des ouvrages, écoutant des conférences, etc., comme tou·tes les auteur·es que j'ai pu lire sur le sujet. Et comme habituellement, la qualité scientifique de l'ouvrage est modeste : peu de référence aux études, pourtant nombreuses, sur le sujet. Et quant il est fait mention des résultats des recherches, cela est plutôt enjolivé : le bilinguisme "précoce" ou en tout cas acquis dès l'enfance engendrerait moult conséquences positives en terme de capacités cognitives, mais aussi sociales et professionnelles. Or, les résultats des synthèses des travaux des dernières années ne vont pas dans ce sens : tout au plus montrent-ils des compétences meilleures des enfants bilingues sur des tâches extrêmement spécifiques et dans des contextes bien particuliers, et non une amélioration des compétences générales linguistiques par exemple. Et, de manière assez logique, ces enfants sont aussi moins compétents sur certaines tâches également extrêmement spécifiques.

Si on cherche dans cet ouvrage un témoignage d'un parent s'étant tout de même beaucoup renseigné sur le sujet, et ayant longuement réfléchi à la façon dont il ou elle voulait transmettre sa langue native, alors on ne devrait tout de même pas être déçu à la lecture de cet essai. J'apprécie particulièrement les quelques réflexions d'ordre plus éthique qu'apporte Virginie Raguenaud, concernant la façon dont on peut choisir ou non d'imposer la langue. Ces passages n'apportent par ailleurs pas de jugement d'aucune sorte. Le livre date de 2009, d'autres ouvrages plus récents existent, mais le propos ne fait pas daté pour autant. L'anglais utilisé me semble accessible pour quelqu'un (comme moi) qui ne lit pas l'anglais couramment, par exemple dans un roman.