Largo Winch, tome 13 : Le prix de l'argent
de Jean Van Hamme (Scénario), Philippe Francq (Dessin)

critiqué par Régis R., le 14 juin 2004
(Ombret - 46 ans)


La note:  étoiles
L'histoire continue
Comme pour un feuilleton dont on ne saurait rater aucun épisode de peur de perdre le fil (à tort souvent !), la sortie d’un nouvel épisode de Largo provoque chez certains, dont je suis, un irrésistible besoin de se replonger dans cet univers impitoyable, qui nous a accompagné tout au long de notre adolescence.
Malheureusement, depuis quelques épisodes, on sent un manque d’inspiration chez Jean Van Hamme. Cet album est agréable, mais il lui manque la petite touche d’originalité des premiers albums, qui faisait de Largo Winch des BD pas comme les autres.
A lire si vous avez commencé la série, mais à l’image du dernier XIII, un petit goût de déjà lu conclura sans doute votre lecture.
Ton univers impitoyable. 8 étoiles

Enfin, on repart sur de bonnes bases. Les premières planches sont splendides et laisse augurer d'un bon volume, ce que d'ailleurs " Le prix de l'argent" est. Oui il a l'usage des grosses ficelles mais quend même un bon épisode qui ne déroge pas à la règle de l'aventure à suivre.

Hexagone - - 53 ans - 10 février 2010


Ni cet excès d'honneur ni cette indignité 7 étoiles

Van Hamme n'est ni le génie absolu ni un clown ou un profiteur, c'est un excellent scénariste, qui a donné le meilleur de lui-même il y a plusieurs années, et qu'on sent un peu fatigué. A force de vouloir produire encore et toujours plus, il se laisse aller parfois à des répétitions, des ficelles indignes de son brillant passé. N'oublions pas qu'il est coauteur de quelques unes des meilleures BD de ces dernières décennies, comme le grand pouvoir du Schninkel, et disons que de lui j'attends quand même quelque chose de meilleur que les deux derniers tomes de Largo Winch.

Le rat des champs - - 73 ans - 19 novembre 2005


Une émission de télé qui marquera... 8 étoiles

Comme beaucoup de lecteurs de bandes dessinées, j’en ai entendu des choses sur Jean Van Hamme, ce scénariste à grand succès de la bédé. Pour les uns ce serait un clown, un arnaqueur, un publiciste, un profiteur, un utilisateur de clichés bon-marché et que sais-je encore… Moi, je me demande si ce n’est pas la jalousie qui crée ces bonnes et belles paroles ? Pour d’autres, ce serait le génie des génies, le nouveau Charlier de la bande dessinée, le plus grand des scénaristes, une sorte de magicien de l’écriture, un raconteur d’histoires qui réussirait tout ce qu’il entreprend… et blablabla… et blablabla… Mais ceux qui disent cela ne doivent pas avoir beaucoup de culture bédé et de recul, car des scénaristes de qualité, il en existe quand même un certain nombre et je suis contre cette déification des hommes, si talentueux soient-ils… Non, je crois que Jean Van Hamme est un très bon scénariste, que parfois il peut être plus ou moins inspiré… et qu’il n’a pas réussi tout ce qu’il a fait dans sa vie…
Alors, dans le cas de la série Largo Winch, il me semble bon de rappeler que cette série fut d’abord en roman et qu’elle n’eut pas vraiment de succès, c’est le moins que l’on puisse dire. A la limite, c’est après le succès de la bédé, que l’on vit des lecteurs rechercher quelques-uns uns de ces romans (Mercure de France)… Comme quoi le succès appelle toujours le succès… Mais ce n’est quand même pas un scandale ni une raison de rejeter Van Hamme.
Ce qui est vrai, c’est que nous avons, surtout en France, une sorte de rejet systématique de ce qui marche, de ce qui se vend… comme si la qualité intrinsèque était liée au succès… Or, c’est entièrement faux, dans un sens comme dans l’autre… Donc essayons de rester objectif envers ce Jean Van Hamme et lisons ses albums en reconnaissant ce qui est bon et ce qui l’est moins…
Pour ceux qui ne connaissent pas la série, je pense qu’il faudrait commencer par le début, même si pour Largo Winch, il est possible de lire les albums deux par deux, chaque épisode n’ayant pas liens trop marqués avec les précédents… enfin avec quelques limites. Il faut savoir que Largo Winch a été adopté par un riche milliardaire américain, Nério Winch… qu’il s’est un jour, à la mort « accidentelle » de son père, retrouvé à la tête d’un empire colossal, qu’il a autour de lui quelques amis (Freddy et Simon) ou fidèles (Sullivan et Cochrane)… qu’il aime les femmes, toutes les femmes qu’il rencontre même s’il est très respectueux de celles de ses amis… Bref, c’est une sorte de James Bond de la finance…
Les premiers albums vont raconter, en quelque sorte, son installation à la tête de l’empire Winch, puis nous allons le voir rencontrer un grand nombre de difficultés, affronter toutes sortes d’attaques humaines, économiques et politiques… Le suspens est faible car nous avons bien compris que nous sommes en présence d’un héros pur et dur, invincible et immortel. Mais tout est dans la façon de raconter, la manière de le faire chuter lourdement avant de lui permettre de se redresser. Les effets spéciaux sont extraordinaires, mais en bande dessinée ils coûtent beaucoup moins chers qu’au cinéma… alors il ne se prive pas, d’autant plus qu’il s’est trouvé, pour cette série, une très bon dessinateur, Philippe Francq, qui excelle dans un genre « réaliste qui bouge », un artiste qui s’améliore d’album en album…
Ce treizième album commence une nouvelle histoire par un drame étonnant. Lors d’une émission de télévision à laquelle Largo Winch est invité, « le prix de l’argent », un invité surprise, Monsieur Dennis Tarrant, ex-directeur d’une usine qui vient d’être fermée suite à une grande opération financière du groupe W, se suicide en direct… Largo Winch, non seulement est traumatisé par ce drame, mais, en plus, il est accusé directement, par la fille de Dennis Tarrant, d’assassinat… Au Montana, l’Etat où se situait l’usine, c’est la peine de mort assurée… ou la menace d’un colossal arrangement financier… Mais tout peut-il s’acheter ?
Largo va donc se mettre en chasse de la vérité, un peu malgré lui, mais tous les ingrédients sont là : belles femmes (June, la fille de Terrant, et Silky Song, sa nouvelle garde du corps) ; les amis et fidèles (attention, certains donnent l’impression de se détacher quelque peu de Largo…) ; cascades et scènes d’action en très grand nombre ( un ou deux passages à tabac de grande classe, une prise d’otages dans un avion, un accident de la route sous la neige, une extraction musclée et in extremis en fin d’album…)…
Le tout donne un album de bonne tenue qu’il ne faut ni sous estimer ni prendre pour ce qu’il n’est pas c’est à dire de la grande littérature. En fait, c’est un très bon moment de lecture garanti… Alors profitez-en… (A suivre).

Shelton - Chalon-sur-Saône - 67 ans - 19 novembre 2005


Mouais... 5 étoiles

Tout comme Regis R. je trouve que l'auteur manque d'inspiration pour ce dernier Largo, ce qui ne m'a pas empêché de l'acheter car j'étais très impatiente de voir sortir un nouveau titre de la série. Toutefois je tire mon chapeau pour les premières images: l'idée du suicide de Denis Tarrant en direct à la télévision est très bien trouvée. On passe un bon moment avec ce Largo mais pour tous ceux qui souhaiteraient découvrir le série mieux vaux commencer par le premier.

Scarlett - - 37 ans - 20 juin 2004