Ma Provence d'heureuse rencontre
de Pierre Magnan

critiqué par Maranatha, le 23 janvier 2019
( - 52 ans)


La note:  étoiles
Merci monsieur Magnan.
J'ai eu la chance il y une dizaine d'années de rencontrer Pierre MAGNAN qui est aujourd'hui décédé.

C'était dans un village de Provence, sous les platanes, où il faisait une dédicace.

Nous étions environ 40 à l'écouter nous parler de sa vie.

Tout le monde connait Pierre Magnan sans le connaître.

C'est lui qui a écrit La maison assassinée.

J'avoue que le film m'avait plu.

Lorsque j'ai évoqué ce film avec Magnan il m'a dit qu'il n'avait pas apprécié le choix de Patrick BRUEL pour incarner son héros car il le trouvait trop solaire, son héros est plus ténébreux.

D'autres le connaissent avec la série du Commissaire Laviolette incarné par Victor LANOUX.

Il disait qu'il était peu lu au-delà du 45 parallèle nord.

Je le contredis en continuant à le lire.

Car Pierre MAGNAN a un très beau style, une belle plume et une langue merveilleuse.

Commencer un de ses livres c'est se plonger dans un Provence qui n'est plus, qui a disparu.

Peut-être que dans les contreforts de Manosque, dans des endroits perdus il reste des morceaux d'âme de cette Provence, rien n'est moins sûr.

En tout cas c'est la Provence qui me plaît, elle est très différente de celle de Marseille ou d'Aix-En-Provence qui s'est laissée, comme une femme indigne, pervertir par les sirènes du tourisme de masse et de ses travers.

Je l'appelle d'ailleurs la Provence Made in China, celle où l'on vous vend des souvenirs fabriqués en Asie.

Dans ce livre Pierre MAGNAN magnifie la langue française, nous parle de son enfance, des ses rapports avec Jean GIONO dont on peut dire qu'il est un de ses fils spirituels.

La dernière nouvelle, L'Agnès de Bourne, inspirée de L'homme qui plantait des arbres est magnifique, on voudrait rester longtemps avec ce peuple de bergers provençaux, humble, pieux, sincère, résigné et fier.

Pour ceux qui ne connaissent pas Pierre MAGNAN c'est un livre qui peut les initier. Je leur conseille Laure du bout du monde qui pour moi est , quant à présent, son meilleur.

Lire Magnan c'est se rapprocher de l'essentiel mâtiné de sincérité artistique. Tout ce que j'aime.