Avalanche Hôtel
de Niko Tackian

critiqué par Killing79, le 22 janvier 2019
(Chamalieres - 45 ans)


La note:  étoiles
La patte Tackian
Présentation de l'éditeur
Janvier 1980. Joshua Auberson est agent de sécurité à l’Avalanche Hôtel, sublime palace des Alpes suisses. Il enquête sur la disparition d’une jeune cliente avec un sentiment d’étrangeté. Quelque chose cloche autour de lui, il en est sûr. Le barman, un géant taciturne, lui demande de le suivre dans la montagne, en pleine tempête de neige. Joshua a si froid qu’il perd connaissance…

… et revient à lui dans une chambre d’hôpital. Il a été pris dans une avalanche, il est resté deux jours dans le coma. Nous ne sommes pas en 1980 mais en 2018. Joshua n’est pas agent de sécurité, il est flic, et l’Avalanche Hôtel n’est plus qu’une carcasse vide depuis bien longtemps. Tout cela n’était qu’un rêve dû au coma.


Mon avis:
Mon premier contact avec Niko Tackian le romancier s’est fait autour de Tomar Khan, son héros récurrent. La qualité des deux premiers volumes de cette série reposait sur ce personnage charismatique aux prises avec ses démons et ceux de la société. Pour varier, à la manière d’un Franck Thilliez, l’auteur a décidé d’alterner chaque année sa production avec une histoire indépendante. Nous voilà donc, dans « Avalanche Hôtel », livre à la couverture glaciale et énigmatique sur fond d’Overlook.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’univers annoncé est respecté. La neige fait partie intégrante du décor et le manoir joue son rôle ténébreux. Au milieu de cette immensité immaculée, le personnage principal s’intéresse à deux affaires policières séparées de quarante années. Seulement, victime d’un accident, il est handicapé par une amnésie qui le balade entre songe et réalité. A ses côtés, le lecteur a lui aussi du mal à ne pas perdre pied dans cette intrigue mentale. Il s’accroche à tous les éléments afin de reconstituer le puzzle et comprendre ce qui lie les deux incidents.

Même si certains évènements sont un peu tirés par les cheveux (surtout au niveau des rêves), la mécanique fonctionne et je n’ai ressenti aucun temps mort dans ma lecture. Telle une caméra, l’écriture cinématographique de Niko Tackian élabore les images et on se laisse porter par le scénario. Le suspense est porté par un flou chimérique et les pages défilent sans nous laisser de répit.

En conclusion, ce petit thriller rempli parfaitement sa mission de casse-tête. L’auteur a su créer une ambiance froide et mystérieuse qui vous captivera jusqu’à la dernière ligne. Je regretterais seulement la brièveté du roman, qui aurait peut-être mérité plus de profondeur afin que l’on puisse s’attacher aux personnages et vivre plus intensément les péripéties de cette histoire assez complexe. Ce n’est donc pas le meilleur Niko Tackian, mais cette aventure, toute en efficacité, synthétise parfaitement le savoir-faire de l’écrivain.
Excellent, bien que déjà vu 8 étoiles

Encore un roman définitivement trop court signé Tackian - ici, à peine 265 pages en grand format, un petit peu plus en poche, mais pas beaucoup plus. Comme en plus on a une grosse cinquantaine de chapitres, inutile de préciser que ça se lit encore plus vite qu'on ne mettrait à regarder un épisode de "Friends" (j'exagère). Ca se lit vite, trop vite, on en ressort frustré, comme toujours avec cet auteur qui gagnerait sans doute à étoffer un peu plus ses romans. Mais s'il ne fait que des romans aussi courts (le plus long faisant à peine 320 pages...), c'est qu'il doit avoir une raison.
Ici, l'action se passe en Suisse, vers Vevey et Montreux, et on y suit l'aventure assez étrange de Joshua, flic helvète qui sort d'un coma consécutif à un accident (pris dans une avalanche). Pendant son coma, il a déliré qu'il était agent de sécurité d'un palace local, l'Avalanche Hotel, en 1980. A son réveil, il est à la bonne époque, 2018, et va se rendre compte que ce qu'il a vécu était donc un délire comatique. Même si la réalité s'en rapproche étonnamment, et même dangereusement...
Un roman labyrinthique et intérieur, comme souvent avec Tackian ("Solitudes", "Respire", "La Lisière"). Gros succès, ce roman est sans aucun doute un de ses meilleurs, si ce n'est le meilleur. Curieux, car ce roman est à la fois original et porteur d'un sentiment de déjà-vu, ou plutôt de déjà-lu... Ca n'enlève rien à sa réussite.

Bookivore - MENUCOURT - 42 ans - 3 mai 2023