Lèvres de pierre : Nouvelles classes de littérature
de Nancy Huston

critiqué par Peche07, le 20 janvier 2019
( - 67 ans)


La note:  étoiles
Déconcertant mais instructif. Quelle lubie Nancy?
Fallait-il aller jusque là ? Entre l’enfance d’un tyran ( Pol Pot) et celle d’une jeune nord américaine anorexique et éprise de littérature, le parallèle est… déconcertant! Les deux « héros » ont en commun les fêlures, le malaise, des aspirations fortes, des rendez vous manqués… et Paris vu sous deux latitudes différentes. Victimes du même mutisme initial ( les lèvres de pierre) on comprend à la fin de l’ouvrage que l’une sublime, l’autre pas… pour le plus grand malheur de près de 2 millions de Cambodgiens ! Mais au nom de la psychologie, peut-on vraiment faire fi de la géopolitique et traiter le sujet … par-dessus les océans ? L’exercice, périlleux quoique instructif, ne m’a pas convaincue. En biographe rigoureuse, l’auteur développe d’abord la genèse du tyran. En seconde partie l’histoire de cette Mad girl est plus aboutie que l’exposé Cambodgien . Rassurons-nous, le parallèle s’arrête là: Nancy Huston reste infiniment plus aimable que l’abominable Pol Pot, même à neuf ans. Ouf ! L’écriture de la romancière confirmée sauve la mise. Mais quelle lubie Nancy ?...!
Surprenant 8 étoiles

Déconcertant, instructif, terrifiant mais grandement captivant, ce livre m’a happée comme un trou de chasseur sa proie. J’ai aimé la plume, j’ai été un peu dérangée par ce parallèle qui pourtant existe entre ces êtres, l’un monstrueux, l’autre attachant, broyés par ces inégalités qui définissent notre monde. Une belle découverte.

Plume84 - Vecoux - 40 ans - 20 mars 2019