Mariana Pineda
de Federico García Lorca

critiqué par Cyclo, le 9 janvier 2019
(Bordeaux - 78 ans)


La note:  étoiles
La liberté ou la mort
Mariana Pineda (personnage réel que l'auteur a exhumé d'une histoire qui s'est déroulée à Grenade au début du XIXème siècle) est une jeune veuve avec deux enfants. Elle est hostile au pouvoir royal despotique et s'est enrôlée dans un complot libéral mené par le noble Don Pedro de Sotomayor, dont elle est tombée amoureuse. Ce dernier, après avoir été détenu, a réussi à s'enfuir dans la montagne. Mariana brode en secret chez elle un drapeau "libéral". Un jeune voisin, Fernando, est également amoureux d'elle, mais c'est aussi le cas du sinistre Pedrosa, chef de la police, qui la fait surveiller discrètement. Aussi, quand Mariana organise chez elle une réunion des conjurés, ces derniers ont juste le temps de s'enfuir avant l'arrivée du sbire. Mariana, refusant de donner les noms des conspirateurs, est emprisonnée dans un couvent et condamnée à mort. Les religieuses ne comprennent pas pourquoi tant de haine contre cette femme qu'elles jugent innocente.. Malgré les avis de Fernando venu la voir et la suppliant de dénoncer ses complices, Mariana reste inflexible. Elle ne veut pas trahir la cause libérale, ni son amour et pas davantage se déshonorer à ses propres yeux ou aux yeux de ses enfants en pratiquant la délation. Harcelée par Pedrosa, Mariana refuse de plier et préfère mourir "libre".

Cette belle pièce de jeunesse de Lorca vaut le détour (comme tout son théâtre d'ailleurs) : c'est un chant romantique à la liberté, qui devait avoir des résonances dans l'Espace du dictateur Primo de Rivera. On comprend que les Franquistes aient préféré supprimer cet écrivain gênant.

Très belle lecture.
Je suis surpris de voir qu'alors que tant d'écrivains insignifiants ont dans CL des listes de livres tout aussi insignifiants qu'eux et souvent affublés de critiques multiples, le théâtre magnifique de Garcia Lorca soit jusqu'à présent absent de CL. Tout de même, des pièces comme "Noces de sang", "La maison de Bernarda Alba" ou "Yerma" font partie des réussites majeures du théâtre du XXème siècle. Est-ce à dire qu'on ne lit guère le théâtre ici ?