Le Caravage
de Gérard-Julien Salvy

critiqué par Veneziano, le 2 janvier 2019
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Un peintre révolutionnaire officiant pour l'Eglise
Michelangelo Merisi, né en Lombardie, doit son surnom à sa ville probable de naissance. Peintre du tournant des XVIème et XVIIème, il se spécialise dans les thèmes religieux et les natures mortes, avec un goût des clairs-obscurs, du travail des tissus et des chairs, dans une ambiance très réaliste, comme pour intégrer la spectatrice et le spectateur dans le monde de la toile.
Il s'installe à Rome où il devient vite le sujet de commandes régulières de l'Eglise, pour les papes successifs et d'importants cardinaux, principalement. Son style renouvelle la représentation des épisodes bibliques, qui en fait le succès. Un peu de soufre s'avère également présent dans son oeuvre, bien que l'humilité et son caractère pieux restent présents. Ce mélange d'impressions l'embarque pour Naples et Malte, avant de revenir à Rome.
Cette biographie, relativement synthétique, permet de découvrir une époque de l'art, de la relation des peintres avec l'Eglise et le mécanisme de la commande publique. Elle reste diserte sur l'aspect privé de sa vie et les circonstances de sa mort, sujette à caution. Il est présenté mourant à l'hôpital de malaria, sans évoquer clairement ses écarts, comme le crime qui lui aurait valu des poursuites judiciaires et ses amours plus ou moins avouées.
Ce livre se montre déjà instructif sur l'essentiel, ce qui constitue largement ce qui lui est demandé. Je le recommande.