Palestine, relation de voyage, histoire de la colonisation, questions, mythes et réalités
de Allain Graux

critiqué par Colen8, le 3 novembre 2018
( - 83 ans)


La note:  étoiles
Résistance pour la préservation de l’identité palestinienne
Accompagnant un voyage organisé au printemps 2015 par l’AFPS de Besançon (1) Allain Graux décrit jour après jour avec un regard distancié ce qu’il voit de la vie locale pendant ses haltes successives en territoires israélien et cisjordanien. D’un côté il y a la richesse des vestiges archéologiques, la quantité de monuments historiques témoins d’une histoire mouvementée après la dispersion forcée dans tout le bassin méditerranéen d’une partie des Juifs en 70 après J.C, l’attrait et la variété des paysages, la douceur mêlée d’amertume et de détermination de ses échanges avec des personnalités israéliennes et palestiniennes locales. De l’autre perdure un climat de provocations entretenu par les extrémistes des deux bords dont aucun ne semble vouloir la paix, qui se traduit depuis les années 1930 par le terrorisme, les crimes de guerre, les assassinats, les violences, les manipulations, les discriminations, les injustices.
Les accords, les engagements pris devant la communauté internationale sont le plus souvent bafoués, le droit international, les droits de l’homme négligés. En fait, la poudrière du Moyen Orient sert la stratégie d’Israël. En détournant l’attention des médias et des partisans de la paix elle occulte la poursuite envers et contre tout de la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-est. C’était déjà en 1937 le but affirmé par David Ben Gourion d’expulser ou de neutraliser les habitants séculaires de la Palestine : chrétiens, musulmans, bédouins du désert. La résistance non violente s’exprime dorénavant par la campagne de boycott BDS(2). Les évolutions possibles, que ce soit le statu quo, les deux états indépendants, l’état binational, l’état unique déclenchent systématiquement des oppositions irréductibles.
Depuis la lointaine époque où y vivaient les Cananéens, les Philistins et des tribus nomades israéliennes la Palestine a pour ainsi dire toujours subi les dominations de puissants voisins. Les royaumes hébreux d’Israël au nord, de Judée au Sud auront donc été de courte durée à l’aune de ces 3000 ans d’histoire pendant lesquels se sont succédé les conquêtes suivies d’occupations et/ou de déportations : égyptienne, assyrienne, babylonienne, perse, grecque, romaine, byzantine, suivies plus tard de celles des croisés, des empires arabe, ottoman, achevée avant l’indépendance d’Israël de 1948 par les mandats français et britanniques sur la région qui ont largement contribué à envenimer la situation.
La partie historique présentée en style quasi télégraphique comporte des dates, des événements, peu de commentaires. Elle est complétée par des données démographiques, économiques, des cartes successives des territoires depuis 1946.
(1) AFPS (Association France Palestine Solidarité) – Allain Graux, journaliste indépendant et photo reporter depuis sa retraite après une carrière et un engagement syndical dans l’industrie.
(2) BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions) campagne internationale de boycotte à l’encontre des produits israéliens pour lutter contre ce que d’aucuns considèrent comme un apartheid des palestiniens de Cisjordanie et de Gaza.