ADN
de Yrsa Sigurðardóttir

critiqué par Alma, le 16 octobre 2018
( - - ans)


La note:  étoiles
L'innocence brisée
La lecture d'ADN m'a secouée, perturbée, et 2 jours après l'avoir terminé, il résonne encore en moi .

C'est d'abord l'horreur des trois meurtres perpétrés à l'aide d'appareils inattendus qui a retardé mon endormissement et perturbé mon sommeil . Et encore , l'auteur ne s'attarde pas trop sur le récit des atrocités commises !

Mais c'est surtout son thème principal : l'enfance et son innocence brisée, ce sujet universel, qui n'a pas fini de me hanter .
Regardez l'illustration de la couverture !. Le regard grave de la petite fille qui se tourne vers nous sur l'illustration de couverture est comme une accusation portée sur le monde des adultes .
Enfants retirés à leurs parents, fratrie brisée, enfant menacé, témoin d'actes barbares, muré dans le mutisme, mais aussi mère violée, femme en mal d'enfant, ou femme ayant recours à l'avortement, l'enfant est le personnage sur lequel s'ouvre et se clôt le roman, l'axe autour duquel tourne l'intrigue .
Si l'auteur présente toujours l'enfant victime, qui a peur, souffre en silence, il nous épargne l'enfant assassiné ou physiquement torturé ! Et s'il constitue le témoin clé permettant de faire avancer l'intrigue policière, il est cependant l'objet des attentions prudentes de l'enquêteur et de la psychologue qui l'accompagne.

ADN est un roman dense et à l'atmosphère pesante. La galerie de personnages y est riche, chacun étant replacé par l'auteur dans un contexte familial ou professionnel.
La trame de l'intrigue savamment tissée , ne manque ni de rebondissements, ni de fausses pistes et débouche sur un dénouement inattendu qui incite le lecteur à reconstituer par lui-même le cheminement qui mène à la vérité .
Un roman au cordeau, que j'ai lu comme en apnée.

Yrsa Sigurdardottir est présentée par Actes Sud comme « la reine du polar islandais », traduite en de nombreuses langues et souvent primée .
ADN étant le premier volet d'une série mettant en scène Freya, la psychologue pour enfants et Heldar, officier de police, je retrouverai avec plaisir, mais non sans une certaine inquétude, son opus suivant .