Les derniers géants
de François Place

critiqué par CCRIDER, le 8 juin 2004
(OTHIS - 76 ans)


La note:  étoiles
Quand la civilisation détruit tout ce qu'elle touche
Un conte , une allégorie sur la triste fin des peuples dits "Premiers"...
Le héros de l'histoire , Archibald Léopold Ruthmore , un jeune anglais , achète à un matelot , une dent de géant pour deux guinées . Il y découvre une carte gravée et décide aussitôt de partir en expédition pour le pays des géants .
Après moult péripéties , il finit par le trouver et être recueilli par une dizaine de géants bienveillants à la peau qui se tatoue toute seule car c'est leur moyen d'expression . Ils communiquent également par des chants très doux , passent leur temps dans l'insouciance à dormir ou à faire du sport , de la lutte "courtoise" . Ils vivent donc heureux dans une sorte de paradis perdu . Ils sont l'image de ces peuples premiers avant que la civilisation ne les atteigne .
Après un long séjour , Ruthmore rentre chez lui et écrit un livre de 9 tomes à leur sujet . Il déclenche une vive polémique dans le milieu scientifique et n'a de cesse de faire connaître sa découverte . Mal lui en prend car , quand il repart pour une seconde expédition , il découvre tout le mal que la bêtise , la convoitise et la méchanceté humaine ont fait subir à ses anciens amis .
Un conte philosophique et écologique extraordinaire à destination des enfants , mais dont tout adulte peut faire son profit . Ce livre a même servi de base à une pièce de théâtre remarquable . Il a reçu de nombreux prix en France et à l'étranger , ce qui est parfaitement mérité . Les illustrations sont d'une grande beauté et d'une excellente qualité : il s'agit d'aquarelles ou d'encres au tracé très fin et très précis qui font de ce livre une oeuvre à part . Bravo .
La responsabilité de l'Homme 8 étoiles

À une époque qui pourrait être le dix-septième siècle, un collectionneur érudit achète un curieux objet qui s’avère être une dent de géant sur laquelle est gravée une carte mystérieuse. Il décide de monter une expédition pour se rendre dans cette contrée qui est sans doute le pays des derniers géants.

Les derniers géants m’a évoqué irrésistiblement le voyage de Gulliver, de par l’époque à laquelle se déroule le récit et de par le pays fabuleux que va découvrir le narrateur au péril de sa vie. Le texte, merveilleusement bien écrit, s’adressera cependant aux plus grands du fait de sa richesse syntaxique. Les dessins quant à eux, tout en finesse, illustrent parfaitement cette magnifique histoire. Les personnages, dès le début, semblent d’ailleurs, comme un clin d’œil, représenté comme des miniatures dans un décor !

La question de la responsabilité de l'Homme surgit presque violemment à la fin de l’album. Elle est en fait plus qu’un simple récit d’aventure, le teintant de mélancolie, et de gravité.

Fanou03 - * - 49 ans - 4 avril 2017


Belle ré-édition ! 10 étoiles

Oui, je me souviens d’une édition du salon du livre de jeunesse de Montreuil, en 1992, quand cet album a eu le Totem album. Dès sa première apparition ou presque, François Place se faisait remarquer, ralliait tous les suffrages et séduisait pour longtemps le public. On le classait en jeunesse mais tous les adultes se retrouvaient dans ses histoires, étaient touchés par cette simplicité, cette humanité, ce génie du récit et de son illustration… « Les derniers géants » m’avait fait pleurer, il me touche encore avec la même intensité et c’est avec beaucoup de plaisir que j’ai appris que les éditions Casterman avaient réalisé une nouvelle édition pour conquérir un nouveau lectorat…

On dit que c’est en septembre 1991 que François Place est venu rencontrer Marie Allouet, éditrice de grande qualité. L’auteur, simplement, déclare :

« Vous allez voir, la fin est triste, mais ce n’est pas possible autrement. »

Je ne vais pas vous en dire plus pour ce qui est de l’issue de cette histoire, car vous pourriez me le reprocher amèrement ou cruellement. Mais vous allez rencontrer un aventurier, chercheur et anthropologue, un certain Archibald Leopold Ruthmore, habitant du Sussex. Un jour, un vendeur douteux lui fera découvrir une dent d’une taille impressionnante, « une dent de géant ». Tout aurait pu cesser immédiatement, car des supercheries de ce genre-là il y en eut tant que les scientifiques ne peuvent pas avoir le temps de toutes les réfuter, les détruire, les réduire à néant…

Archibald va se documenter, chercher, voyager et il trouvera d’où vient cette dent et nous racontera ces géants au cœur tendres, ces géants couverts de tatouages évolutifs, expression du cœur et des sentiments…

C’est un ouvrage magnifique qui n’appartient qu’à une seule catégorie, les œuvres d’art. En effet, ce n’est pas un roman, ce n’est pas un conte, ce n’est pas un livre pour enfant, ce n’est pas une bande dessinée ni un recueil de dessins ou de peintures… C’est un genre nouveau, un texte illustré, plus exactement accompagné de dessins, de miniatures détaillées et étonnantes, la poésie du texte est aussi touchante que la qualité des illustrations en couleur et d’une finesse fantastique… Un format à l’italienne qui fait de ce livre un objet à chérir, à conserver, à offrir, à garder, à collectionner, à lire et relire sans cesse…

François Place est celui qui, peut-être, parmi les auteurs contemporains, fait revivre le mieux la notion du conte à la Voltaire, à la Jonathan Swift… Mais lui il écrit et dessine !

Pour ceux qui ne connaissent pas encore, vous comprenez ce qui vous reste à faire. Si vous n’osez pas aller vous acheter un livre illustré – c’est seulement pour les enfants ! – alors, faites comme si c’était pour offrir à vos enfants, neveux, voisins…

Shelton - Chalon-sur-Saône - 68 ans - 19 octobre 2008


Trop confus 5 étoiles

je serai moins élogieux par rapport à ce livre..
L'idée est certes belle mais le style est très confus (et compliqué) ce qui rend la lecture de plus en plus ennuyeuse..

Franckyz - - 46 ans - 28 janvier 2006