Salut à toi ô mon frère
de Marin Ledun

critiqué par Henri Cachia, le 22 septembre 2018
(LILLE - 62 ans)


La note:  étoiles
Un feu d'artifices...En tout genre!!!
Entre Michel Audiard et Frédéric Dart au meilleur de leur forme, l'écriture de Marin Ledun nous entraîne dans un tourbillon délirant de fantaisies en tout genre.

On pourrait même dire que sa publication dans la collection « série noire » est une publicité joyeusement mensongère, puisque l'intrigue assez mince et peu originale n'est que prétexte à nous présenter une galerie de personnages qui sont eux particulièrement originaux et tous mâtinés d'une générosité flagrante.

Une famille de onze joyeux lurons en comptant le chien et les deux chats composent cette tribu pour retrouver et innocenter Gus le plus jeune, adopté en Colombie comme son frère Antoine, quelques années auparavant.

C'est vraiment chouette de découvrir cette solidarité sans faille, et peu importe qu'il soit coupable ou non, il faut coûte que coûte faire grappe et s'adonner à toutes les plus extravagantes et spectaculaires énormités pour récupérer le petit dernier.

De la mère infirmière anarchiste, prête à tout, et surtout de mauvaise foi pour atteindre son but, devant un commissaire qui ne sait plus où donner de la tête pour se dépêtrer de celle-ci, et de tous les siens.

Charles, le père, clerc de notaire, plus posé, rééquilibre le couple parental.

Mais c'est Rose, jeune aînée de 21 ans, qui est la narratrice, et qui maintient toute cette smala dans un chemin acceptable. Elle, qui au grand désespoir de sa mère, tombe amoureuse du jeune flic atypique qui mène l'enquête.

Que serait une critique, sans un extrait ?...

... « … Je m'apprête à répondre que je suis gothique, que j'écoute du Marylin Manson et du Korn, lis Les Fleurs du mal de Beaudelaire et porte uniquement des fringues noires, à la rigueur cloutées, mais jamais à paillettes, quand le buste de ma mère, Adélaïde, apparaît derrière elle dans l'ouverture
oui ma mère se prénomme Adélaïde, c'est la classe, non ? Avec sa blouse d'infirmière, ses cheveux attachés en chignon et la douceur couleur caramel de sa voix, ça lui donne l'air d'un ange.
Coucou mes belles, je suis rentrée !... »...

Marin Ledun, très prolifique, dépasse aujourd'hui allègrement la vingtaine de publications, dont plusieurs primés, ajoute à son tableau « du même auteur » un de ses plus beau roman avec « Salut à toi ô mon frère ».

Un joli bonheur de lecture !