Voleur, espion et assassin
de Iouri Bouïda

critiqué par Elko, le 9 septembre 2018
(Niort - 48 ans)


La note:  étoiles
Fonctionnaire de province
Iouri Bouïda livre son autobiographie dans « Voleur, espion, assassin ». Ne surtout pas se méprendre, c’est ainsi qu’est qualifié par un des personnages du roman le métier d’écrivain. Il n’est donc nullement question d’un aventurier aux multiples vies mais du parcours d’un fonctionnaire de province qui a grandi et vécu dans l’URSS post-stalinienne puis post-soviétique.

Il décrit un monde provincial, miséreux, loin des grandes idéologies officielles des centres de décisions et miné par la bureaucratie d’un Parti omniprésent et tout puissant. Le roman est construit en une succession de scénes et d’anecdotes, multipliant les personnages sans toujours expliciter les transitions, les rôles et les contextes. Et ce morcellement, même s'il offre parfois de très bons passages, m'a empêché d'embarquer complètement dans l'histoire.

Et pourtant on sent le talent littéraire de l’auteur. Reste une atmosphère pesante, celle d’un peuple malmené sous le joug autocratique de ses dirigeants .