Le Trésor du Capitaine Morgan
de Steve Garvie, Marie-Hélène Therrien

critiqué par Libris québécis, le 6 septembre 2018
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
Les Amours du pirate Henry Morgan
Au dix-septième siècle, l’Angleterre et l’Espagne se disputaient l’Atlantique. En empêchant les bateaux espagnols d’aborder en Amérique, l’Angleterre espérait elle aussi profiter des trésors d’un nouveau continent. Ce sont des pirates qui assumaient la tâche d’enrichir leur pays respectif en se réservant une bonne part du butin.

Henry Morgan était un corsaire craint de tous. Son habileté à naviguer n’était pas culminante, mais il compensait par sa cruauté envers les galériens. Le fouet retentissait aux moindres relâchements. On se pliait à ses exigences pour ne pas aggraver son sort. Comme il triomphait de tous ses adversaires, on escomptait profiter quelque peu de la manne surtout quand il s’attaquait, non seulement aux bateaux de ses ennemis, mais aussi aux villes comme Panama City pour les dépouiller de leurs trésors. Dans les bonnes grâces du gouverneur de la Jamaïque, il trouvait toujours un refuge pour soustraire son équipage de la vue de ses rivaux.

Selon lui, sa réputation l’autorisait d’assujettir l’Atlantique à ses intérêts. Ses concurrents n’avaient qu’à bien se tenir, en particulier le capitaine Kidd, un Écossais qui avait laissé le commandement de son navire à sa fille Élisabeth pour fuir à Madagascar afin d’échapper à une peine de mort en tuant son chef canonnier. La jeune femme n’était pas dépourvue pour diriger un équipage. Elle savait se faire aimer tout en cachant son identité sexuelle. Déguisée en homme, elle présidait les manœuvres de mains expertes. Elle réussit même à capturer le capitaine Morgan.

Devenu son prisonnier, il en fut fort heureux parce qu’il s’aperçut que c’était une femme magnifique. Comme Cupidon arrange bien les choses, Henry Morgan eut le coup de foudre pour sa geôlière, qui ne tarda pas à répondre à ses appels enflammés. En convaincant sa dulcinée de l’accompagner jusqu’en Angleterre où l’attendait une distinction royale, il filait un parfait bonheur lors de cette traversée quand soudain des forbans s’attaquèrent à son bateau et enlevèrent Élisabeth Qu’adviendra-til de cette déconvenue ? Le deuxième tome le précisera.

Ce roman sur la flibusterie prend son appui sur des personnages historiques. Henry Morgan fut un célèbre corsaire que le roi a anobli. Mais le père d’Élisabeth fut pendu. Le sujet est intéressant, mais le traitement est estudiantin. L’œuvre s’adresserait plutôt à des adolescents si ce n’était des scènes d’alcôve torrides que les auteurs décrivent comme deux pubères qui découvrent la sexualité. Leur imaginaire est plutôt réduit comme le reste de la narration qui lie les passages sur un mode interrogatif pour bien diriger le lecteur. Ce procédé pédagogique n’est pas très littéraire.