Un été avec Proust
de Antoine Compagnon, Laura El Makki, Raphaël Enthoven, Michel Erman, Adrien Goetz

critiqué par Veneziano, le 1 septembre 2018
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Les composantes d'une oeuvre-phare
La richesse de la Recherche nécessite un été pour l'approfondir, en découvrir les composantes multiples, y revenir, en sus de la longueur. Cette pause prolongée est proposée par une série d'auteurs, littérateurs, philosophes, spécialistes d'histoire de l'art ou de psychanalyse, pour en découvrir les multiples facettes, qui confirment qu'il s'agit de l'oeuvre d'une vie. Aussi fut-ce pourquoi l'auteur craignait les contraintes du corps sur la rédaction de ce qui est appelé fréquemment ici une cathédrale de la littérature.
Chaque auteur évoque un pan qui constitue A la recherche du temps perdu : Antoine Compagnon en présente l'analyse du temps, qui frappe en premier, Jean-Yves Tadié s'attarde sur les personnages, en tout cas les principaux, Jérôme Prieur sur le monde environnant l'auteur, Nicolas Grimaldi le thème de l'amour, omniprésent également, au même titre que la captation du temps qui passe, Julia Kristeva, psychanalyste, son imaginaire, Raphaël Enthoven ses rapports avec les autres philosophes, Montaigne, Schopenhauer et Camus, et Adrien Goetz sur l'importante présence de l'art.

Ce livre est contenu dans des dimensions modestes, comme ceux de cette collection Un été avec, conçue pour cerner l'environnement et le monde personnel d'auteurs. Chaque chapitre thématique va à l'essentiel, ce qui permet non seulement d'opérer un tour rapide d'éléments disparates qui se complètent au sein d'un ensemble touffu, d'une étonnante richesse, mais aussi de vouloir approfondir ce dont il est difficile de faire le tour, ou au moins une analyse complète. Cet ouvrage invite ainsi à une relecture plus affinée, afin de saisir toutes ces subtilités contenues dans une oeuvre philosophique et psychologique à sa manière.
Ce petit livre synthétise donc une série de thèmes présents d'un ouvrage dense et inévitablement hétéroclite. Il s'avère donc utile, comme son usage ludique.