Le péché de ma mère
de Geórgios Vizyinós

critiqué par Jules, le 23 février 2001
(Bruxelles - 80 ans)


La note:  étoiles
Une nouvelle sur la culpabilité
Nous sommes en Grèce au XIXe siècle. L’auteur de cette nouvelle nous décrit la lente mort, par phtisie, de sa jeune sœur.
Le père est décédé à peine un ou deux ans avant et il y a encore trois fils dans la famille, dont Yorghis qui raconte cette histoire.
Sa mère tente tout ce qui est possible pour sauver cette jeune enfant qu'elle choie plus que tous les autres parce qu’elle est sa seule fille. Et cela au point de presque abandonner les autres à eux-mêmes.
Toute personne qui passe par le village et a l’air un tant soit peu instruit est sollicité par elle pour tenter de la guérir. Il dit : « Aux yeux du peuple, les « lettrés » sont omniscients. » Un jour, dans l’église, Yorghis entendra sa mère proposer à Dieu de le prendre lui plutôt que sa fille pour paiement de « la faute qu’elle a commise ».
Vous imaginez l'effarement de l'enfant et l'étendue de son chagrin !… Elle finira par s'en remettre à n'importe quel rebouteux et achètera n’importe quelle amulette. Rien n’y fera ! Le seul résultat de tout cela ce sera que tout ce qu’ils possédaient comme valeurs aura disparu pour payer ces charlatans.
Quelques mois après la mort de sa fille, la mère adoptera une autre petite fille, tant son désir d’en avoir une semble irrépressible… Quelle est « cette faute qu'elle a commise » ?… Yorghis ne tardera pas à quitter la Grèce pour aller gagner sa vie à Constantinople. Le jour où il rentrera, des années plus tard, en discutant avec sa mère, il apprendra…
Une très belle écriture et, comme toujours dans les nouvelles, il n’y a pas de perte de temps dans le récit. C'est vraiment un texte sur la culpabilité et le déchirement.