Pour mémoire
de Alain Genestar

critiqué par Veneziano, le 30 juin 2018
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Simone Veil à Auschwitz
L'auteur, journaliste, rédacteur en chef d'hebdomadaire en 2004, propose à Simone Veil de se rendre à Auschwitz pour une visite, puis une entrevue. Elle accepte, à condition d'y emmener ses enfants et petits-enfants, au moins celles et ceux qui voudraient. Le voyage se fait, la visite est effectuée dans le plus grand silence, comme le relate le journaliste, dans la première partie de cet ouvrage court. L'endroit a beaucoup changé : ce lieu de recueillement est désormais épuré et silencieux, là où il relevait d'un cloaque rempli de boue et habité par les cris et hurlements, à l'époque de l'épuration concentrationnaire.
Dans la seconde partie, il est procédé à la retranscription de l'entrevue. Simone Veil y relate son arrivée, la manière dont sa mère, sa leur et elle ont réussi à rester ensemble, dont elle est arrivée à travailler, dont elles ont vécu dans le froid, la peur permanente, l'absence d'hygiène, dont elle a mené son instinct de survie. Elle raconte son retour, son ressenti, l'impossibilité du pardon face à l'amplitude du mal.
Ce livre synthétique apporte un témoignage nécessaire, fatalement dur mais mais inévitablement indispensable pour comprendre le mécanisme et, comme elle le spécifie, éviter qu'il se reproduise. Il s'avère très important.