Chronique d'un été
de Patrick Gale

critiqué par Renald, le 31 mai 2004
( - 65 ans)

La note: étoiles

d'un été à l'autre

Pour les quarante ans de son frère Will, Poppy lui offre à un séjour en Cornouailles dans une maison sur le bord de mer. Will profite de ce cadeau et invite ses parents Frances et John à le rejoindre. Ils seront rejoints aussi par Sandy le mari de Poppy avec qui Will entretient une relation amoureuse qu’il souhaite arrêter. C’est dans cette même maison que trente ans plus tôt Will a passé des vacances avec ses parents qu’il n’a jamais oublié. Patrick Gale fait se télescoper deux époques dans la vie de Will et de sa famille. C’est la confusion des sentiments et des désirs. Alternant au rythme des chapitres d’une époque à l’autre le roman se déroule dans une lenteur toute estivale et prend le temps de nous décrire chacun des personnages. Les situations sont décrites dans un registre délicat, tendre et affectueux. C’est la fragilité, la sincérité des personnages qui donne à ce roman cette couleur pastel. Patrick Gale ne porte pas de jugement sur ces héros. Il nous montre leur faiblesse et leur difficulté à vivre et à bousculer les conventions de la vie. Chacun d’eux est regardé avec beaucoup de justesse. Les passages décrivant le regard que porte Will enfant et adulte sur ses parents sont particulièrement touchants et justes. C’est un livre attachant et profondément humain. C'est le premier livre de Patrick Gale traduit en Français.

Secrets de famille
Intrigant et brillant, cette manière de faire avancer deux histoires en parallèle mettant en scène les mêmes personnages de parents, à deux époques différentes, mais n’ayant pas la même progéniture? Comment l’expliquer? Voilà l’astuce de Gale pour captiver le lecteur. Heureusement, puisque ses chroniques estivales sont d’un ennui mortel jusqu’à ce qu’il fasse résonner les coups de théâtre au trois quart du roman. Nombreux n’auront pas la patience de s’y rendre, avec raison. Le talent pour le dialogue et l’évocation du milieu familial est formidable et abouti. Mais le dosage du rythme totalement raté, pour un roman de cette longueur, est inexcusable. Aaro-Benjamin G. - Montréal - 55 ans - 11 septembre 2007

Bonne surprise, finalement
Ca commençait très mal pour Chronique d’un été, et j’avais très envie de ranger le bouquin dans la bibliothèque sans même vous en parler, mais le fait que ce soit un cadeau d’un lecteur m’a poussé à l’achever. Certes, peu motivé, mais il fallait que je le finisse. Et bien quelle surprise ! Si la première moitié du bouquin est effectivement assez morne et lente, voire terriblement chiante, d’accord, le rythme s’affole dés le milieu de l’histoire, et on a du mal à fermer le livre sans en lire “encore un chapitre, juste un”. La faute de ce rythme un peu mou au départ est sans doute du au fait que le roman est découpé en une perpétuelle alternance du passé et du présent, renvoyant les deux situations l’une en face de l’autre. Un chapitre “passé”, suivi d’un chapitre “présent”, jusqu’à la fin du bouquin. Au début, on est perdu. Et puis dans le passé, les personnages n’avaient pas les mêmes noms que dans le présent, alors c’est dur. Et puis plus la fin approche, plus les éléments prennent du sens, plus l’histoire devient belle et touchant, plus on tourne les pages frénétiquement. Un bon roman, finalement, contre toute attente. A lire, donc BONNEAU Brice - Paris - 40 ans - 5 juillet 2007