Gouverner par le chaos - Ingénierie sociale et mondialisation
de Collectif

critiqué par Hexagone, le 29 mai 2018
( - 53 ans)


La note:  étoiles
Comprendre la matrice
Voici un petit livre, à peine 100 pages, comme je les aime.
Concis, clair, pédagogique et circonstancié.
Comme dit l'adage " Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement"
Il semblerait que ce soit un collectif gravitant autour du fameux groupe dit de Tarnac qui est à l'origine de cet ouvrage.
L'affaire est d'ailleurs le point de départ du livre, avec toutes ses dérives policières et pénales.
Le ou les auteurs tissent à partir de cela la liste de tous les domaines, études et services qui sont chargés d'ingénierie sociale.
Difficile de ne pas voir dans cela le calque de notre société moderne avec toutes les grosses ficelles utilisées pour manipuler sinon les peuples au moins l'opinion publique.
Certains pourraient y voir le spectre du complotisme.
Mais les auteurs donnent tellement d'éléments sur les services de l'Etat, les médias, les politiques que c'est consternant de savoir que beaucoup de gens ignorent cette réalité.
Pas d'illuminatis ici, mais des gens qui agissent à visage découverts, des spins doctors qui conseillent Ben LAden puis Barack Obama, belle marionnette du système qui a été pensé comme une marque, avec un slogan digne d'une marque de sport ou de boisson gazeuse.
Le rôle des médias est prépondérant, amuser, distraire, détourner et surtout procurer du temps de cerveau disponible comme l'avait dit un célèbre patron de tévé.
Pousser les peuples vers l'hyper consommation, les abrutir par le sexe, flatter leurs bas instincts, susciter la jalousie, la convoitise.
Infantiliser les masses, féminiser les hommes et les rendre serviles.
Manipuler les mots pour leur faire dire ce qu'ils ne veulent pas dire.
Maîtriser l'informatique pour anticiper les révoltes.
A titre d'exemple Google analyse en permanence les recherches mondiales sur son moteur pour analyser les tendances à venir, merveilleux !
Déstabiliser une société par des attentats, des mises en scènes qui vont servir le pouvoir en place.
Maîtriser toute la chaîne du vivant pour parvenir à la phase finale, le transhumanisme.
Un très bon ouvrage qui permet au néophyte de découvrir l'ampleur du système qui nous hypnotise, nous asservit pour nous rendre plus docile.
Il y aurait tant à dire sur ce petit ouvrage qui ouvre plein de portes et donne envie d'aller plus loin dans cette recherche.
Certains pourront être écoeurés par ce que trament les élites, d'autres y puiseront des connaissances sur le monde qui nous conditionne.
Etre avisé est déjà un bon début pour douter , et le doute nourrit la recherche qui permet de ne pas se laisser happer par la matrice.
Je conseille fortement cet ouvrage.
Des clés pour décrypter 8 étoiles

Des éléments de langage, un storytelling répété à l’infini de façon monotone, un peu comme un mantra, parviennent facilement à conditionner les réflexes mentaux pavloviens de toute une population. Depuis Bernays (« Propaganda »), on a découvert qu’en situation de grande anxiété, de stress, de peur, le cerveau reptilien l’emporte toujours sur le néo-cortex dialectique. Toute réflexion, toute rationalité deviennent impossibles. Ne reste plus que l’émotion, le ressenti. Le déni de réalité le plus absolu, les situations les plus incroyables et les pires contraintes peuvent être acceptées et même réclamées par l’opinion. De plus, si on relativise toutes les culpabilités, si on libère des prisonniers, si on inflige des peines symboliques quand elles devraient être sévères et des peines sévères quand elles devraient être légères, la justice brouille les cartes, rend tout le monde coupable ou potentiellement coupable. Ainsi arrive-t-on à étendre les murs de la prison à la société tout entière. Le gouvernement par le chaos n’a alors qu’une seule finalité : la tyrannie, la dictature…
« Gouverner par le chaos » est un essai politique court et compact qui présente une vulgarisation des mécanismes d’ingénierie sociale telle qu’elle est de plus en plus pratiquée par nos gouvernants avec l’aide des médias, de Big Data, de Big Tech, de Big Money et autres Big Pharma. Orwell et son « 1984 » sont largement dépassés dans la mesure où Big Brother espionnait le peuple, imposait sa volonté en se montrant et même en s’exhibant. Aujourd’hui, les vrais détenteurs du pouvoir savent tout sur nous mais restent cachés dans les coulisses, laissant le soin à leurs pantins, hommes politiques et autres, de rester sur le devant de la scène. Si on y ajoute une connaissance fine des comportements et tendances de la masse par le biais de la technologie, des réseaux sociaux et autres moyens de traçage, on obtient une sorte de pouvoir absolu reposant sur le mensonge, les psy-ops, les fake-news et autres opérations sous faux drapeaux. Un ouvrage intéressant, un brin technique, qui insiste un peu trop sur l’affaire de Tarnac et du groupe de Julien Coupat et qui aurait pu présenter plus de développements à l’aide d’autres exemples de manipulations. Peut servir d’introduction à un sujet aussi passionnant qu’inquiétant. Ecrit avant l’histoire du Covid, il donne cependant toutes les clés pour la décrypter.

CC.RIDER - - 66 ans - 28 novembre 2020